Les assises offrent une image que personne n’osait espérer voir il y a deux ans: des chefs rebelles de l’ex-séléka et des anti-balaka discutant avec des représentants des victimes chrétiennes et musulmanes, autour d’une même table, sur le pardon et l’avenir du pays. Selon l’Agence d’information d’Afrique centrale (ADIAC), le délégué de la Coordination des organisations musulmanes de Centrafrique, Ibrahim Hassan Frédé, a témoigné au forum sur les exactions subies par les musulmans centrafricains. Il a malgré tout appelé «les frères centrafricains à pardonner, afin de permettre au pays de se reconstituer sur une nouvelle base».
Les délégués de la région minière de la Sangha, au sud-ouest, ont évoqué la nécessité d’une transparence dans la gestion des ressources publiques et de leur répartition au profit de la population. Les représentants de la préfecture de la Haute-Kotto ont réclamé l’accès à l’électricité, rappelant que sans celle-ci, il ne pouvait y avoir de développement véritable en Centrafrique. D’autres représentants régionaux ont exposé les lacunes de développement de leur région, vues comme l’une des causes des violences qui ont ensanglanté le pays entre 2013 à 2014. Certains délégués ont en outre pointé l’incivisme, la manipulation politique, la trahison, ou encore la corruption comme étant à l’origine du chaos actuel. (apic/adiac/ibc/rz)
Raphaël Zbinden
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