L’abbé Z. W., qui officiait depuis 2001 au sein de l’Unité pastorale Notre-Dame de Compassion, a reconnu avoir prélevé environ 65’000 francs, notamment pour s’acheter une voiture. François Barras, qui n’avait dans un premier temps pas souhaité s’exprimer à ce sujet, tient à préciser que le prêtre ne gérait pas les comptes de la paroisse d’Avry-devant-Pont. «Le curé gérait uniquement des fonds spéciaux indépendants des comptes de la paroisse», explique-t-il.
Ces fonds spéciaux étaient gérés par la paroisse depuis les années 1990. Mais en 2007, l’abbé polonais a fait une demande de procuration pour gérer lui-même ces fonds qui avaient pour vocation à l’origine d’aider les pauvres et les malades de la communauté. «D’après les règlements, il était en droit de reprendre la gestion de ses fonds», poursuit François Barras. En 2009, le Conseil de paroisse demande au curé de pouvoir vérifier la comptabilité de ces fonds. «Il nous a donné une réponse évasive qui nous a titillés», poursuit François Barras.
Le Conseil de paroisse fait alors appel à la corporation ecclésiastique qui lui signifie que la paroisse n’a pas le droit de regard sur ces fonds. Il faudra l’intervention du curé modérateur Bernard Miserez et du vicaire épiscopal Mgr Rémy Berchier pour que le curé polonais dévoile la comptabilité de ces fonds spéciaux, dans lesquels il a puisé plusieurs milliers de francs.
Démasqué, l’abbé Z.W. s’est engagé à rembourser la totalité de la somme. François Barras précise que les fonds spéciaux sont dès lors à nouveau gérés par la paroisse d’Avry-devant-Pont. «Une double signature est désormais exigée».
Mgr Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF) s’est exprimé le 6 mai sur la radio romande «Couleur 3» à propos de l’affaire. «La voiture (achetée par l’abbé, ndr.) aurait été d’occasion et n’aurait coûté que 13’000 francs», affirme l’évêque, citant les explications du curé. «D’après ce qu’il dit, avec le reste de l’argent, il aurait aidé une famille de Moldaves, qui a travaillé dans un alpage et qui n’aurait pas été payée par son employeur», ajoute Mgr Morerod. Il précise que l’abbé reconnaît «qu’il n’aurait pas dû». (apic/lib/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/avry-devant-pont-le-cure-fraudeur-ne-gerait-pas-les-comptes/