Les JMJ… et après?

Pierre Pistoletti

Les Journées Mondiales de la Jeunesse ont procuré aux 1’200 jeunes présents leur dose d’adrénaline spirituelle. Mais le retour à la réalité risque de s’avérer brutal, à commencer par l’attente en gare de Fribourg – puisqu’un éboulement a eu raison du trafic ferroviaire qui relie Fribourg à Berne – sans parler des voix grésillantes qui résonneront dans certaines paroisses vieillissantes dimanche prochain.

Sur le parvis de la cathédrale, au terme du week-end, si l’envie vous prend d’interroger les jeunes sur leur retour au bercail, vous pourriez être surpris de leur réalisme. Aux côtés des traditionnelles poussées – précoces – de nostalgie, vous serez témoins de certaines réflexions frappées au coin du bon sens.

«Ma foi a besoin de calme, de silence, de tranquillité» confie Claire, 17 ans, de Nyon. «Je crois qu’il y a quelque chose de complémentaire entre ce que je vis ici et le rythme, plus tranquille, de ma paroisse». Une réflexion qui n’est de loin pas unique dans cette foule bigarrée. A y regarder de plus près, la plupart des jeunes ont conscience que cette rencontre constitue davantage un tremplin qu’une fin en soi.

Au fond, tout se joue sur ce parvis, au seuil de l’humble quotidien. Ces heures de Thabor, si importantes soient-elle dans la vie spirituelle d’un jeune d’une vingtaine d’année, ne sont pas une sorte d’échappée temporaire loin de la monotonie constitutive de la foi chrétienne; elles prennent au contraire tout leur sens lorsque l’extraordinaire s’inscrit progressivement dans l’ordinaire chrétien – et, au-delà, dans l’ordinaire familial, estudiantin ou professionnel.

Ce soir, si les retards des trains n’ont pas raison des nombreuses flammes allumées dans le cœur des jeunes durant le week-end, il est probable que, demain, ces JMJ porteront du fruit.

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