Sœur Mireille Teresa de la Résurrection est intervenue, samedi 2 mai dans l’après-midi, dans le cadre des ateliers organisés pour les JMJ suisses. Avec sa consœur Nadia Marie de la Trinité, la jeune carmélite s’est prêtée au jeu des questions-réponses sur la vie religieuse.
«Je n’ai pas grandi dans une famille chrétienne, a indiqué la jeune religieuse, présente au Carmel depuis six ans. J’ai été baptisée et j’ai fait ma première communion. Un dimanche matin, je m’ennuyais. Ma grand-mère me dit: ’Tu viens avec nous à la messe?’ J’y vais. C’était la Fête-Dieu, vous imaginez! Comme il manquait des servants de messe, me voilà à la sacristie et je suis partie pour la procession!
Là j’ai senti la paix de Jésus dans mon cœur. Cela m’a assez marquée pour que j’y retourne le dimanche suivant. Puis j’ai grandi et est arrivé l’âge de la confirmation. On me propose d’aller dans un monastère pour la retraite. Ça m’interpelle: comment ces femmes peuvent-elles être là, toute leur vie pour Dieu? Et surprise, je découvre des femmes joyeuses qui ne sont pas à genoux toute la journée. Et là, je me sens libre comme nulle part ailleurs.
Et je me dis en partant: ›Je crois qu’un jour je serai religieuse’. Ensuite, j’ai fait un apprentissage, mais tout le temps me revenait cette question du Seigneur: ›Tu ne peux pas me donner ta vie?’. Un moment, j’ai traversé un passage difficile dans ma vie. Et seule à seule avec le Seigneur, j’ai accepté de lui donner ma vie. J’ai lu ‘L’histoire d’une âme’ de la petite Thérèse. Son message me parlait. J’ai dit à Dieu: ›Seigneur, tu peux m’appeler partout, mais pas au Carmel! Trouves-en une autre…’.
Puis je tombe amoureuse d’un garçon. Je l’aime, mais au fond de moi, je lui mens et je me mens. Je romps et la paix s’installe au fond de mon cœur. J’ai enfin accepté que ce qu’il me proposait correspondait à ce que j’étais. Je m’engage au Carmel.
Les réactions de mes proches? Des gens qui ne croyaient pas en Dieu m’ont dit: ›Si c’est ton chemin, vas-y!’ Quant à ma famille, c’est impressionnant le chemin qu’elle fait. Elle s’est détendue depuis six ans. Elle voit que je suis heureuse. J’ai rencontré le Christ et ça a changé ma vie. Quand je pense aux deux heures d’oraison silencieuse par jour, moi qui ai la bougeotte par nature….. Après six ans, j’ai pris racine. On est saisi par le Christ. Je suis mère, mais autrement. Il y a une fécondité de la vie religieuse!» (apic/bl/be)
Jacques Berset
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