«Le plaidoyer politique dans les pays de destination et envers les institutions internationales devrait viser spécifiquement à assurer qu’une législation appropriée est en place et qu’elle est dûment appliquée au niveau national et international pour protéger les victimes de trafic», est-il spécifié dans le document. Le texte est conjointement écrit par le Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, par Caritas internationalis et par la Christian Organisations Against Trafficking in Human Beings (Coatnet). «Le travail de plaidoyer politique, assure le document, est aussi important que l’assistance aux victimes».
Devant la presse, le cardinal Veglio, président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, a indiqué que ce document – intitulé «Engagement chrétien, créés à l’image de Dieu, traités comme des esclaves» -, visait à sensibiliser notamment les conférences épiscopales sur la question. Il a aussi plaidé pour «rendre visible» le travail de l’Eglise afin de donner une «réponse forte» contre le trafic des êtres humains.
Parmi les solutions prônées, les signataires du document encouragent aussi les réseaux ecclésiaux à fournir un abri sûr aux victimes de la traite dans les pays de destination, de transit et d’origine (…), une assistance sociale, médicale, psychologique et juridique individuelle, ainsi que des formations professionnelles pour permettre aux victimes de trouver du travail.
Si 2,4 millions de personnes dans le monde sont aujourd’hui officiellement victimes de trafic, les organisations internationales estiment à 21 millions le nombre d’êtres humains soumis au travail forcé, à la prostitution, au trafic d’organes et à toutes les autres formes de traite. Sur ce chiffre, on compte 70 % de femmes et de filles, a indiqué Anna Pozzi, porte-parole de l’association «Slaves no more».
Si la prostitution est la première cause de la traite des femmes, la militante a noté la recrudescence actuelle du trafic lié au «travail domestique». Elle a aussi relevé le trafic lié à la gestation pour autrui (GPA), notamment en Inde, au Nigeria et au Népal.
Parmi les «réalités concrètes» évoquées durant la présentation du document: le trafic de migrants dans l’industrie maritime. Le Père Bruno Ciceri, spécialiste de la question, a défendu la cause de centaines de milliers de migrants pêcheurs en haute mer, «exploités et abusés» par des capitaines de navires marchands ayant pouvoir de vie et de mort sur leurs employés. (apic/imedia/lf/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
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