«Il y a des tentatives de faire du comté de Garissa un Etat musulman. C’est la raison pour laquelle, les réfugiés musulmans se sentent plus en sécurité dans la région que les travailleurs chrétiens», soutient Mgr Darmanin. Pour le prélat originaire de Malte, «la séparation systématique des communautés est dangereuse et doit cesser», rapporte le 24 avril 2015 le journal catholique britannique «The Tablet».
Le 2 avril dernier, des terroristes liés aux Shebabs somaliens ont assassiné 148 personnes sur le campus de l’Université de Garissa. Les djihadistes ont séparé les musulmans des chrétiens et ont massacré ces derniers.
Les déclarations de l’évêque interviennent alors que les services de sécurité kenyans ont annoncé enquêter sur un mouvement sécessionniste au nord du pays, qui tente de recruter de jeunes musulmans. Les séparatistes voudraient établir un Etat islamiste du nom de «Gharre».
Le Père Alfed Muriithi, un prêtre catholique du comté de Wajir, qui borde celui de Garissa, admet que les populations locales parlent sous couvert de cet Etat virtuel. Lui-même pense que l’établissement d’une telle entité est illusoire.
Le mouvement «Gharre» posséderait une milice tribale dont les membres auraient coopéré avec les Shebabs dans la tuerie de l’Université.
La multiplication des attaques islamistes font fuir les chrétiens, qui fournissent les services les plus essentiels dans la région, ce qui permet aux terroristes séparatistes d’assoir leur domination sur la population, assure «The Tablet». (apic/tab/rz)
Raphaël Zbinden
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