Parmi les éléments expliquant la persistance de ces croyances dans certaines régions d’Afrique, les participants ont noté: le règne de la peur généralisée, la propension au soupçon, le fatalisme, la fuite des responsabilités, la recherche tous azimuts des boucs émissaires face aux échecs et aux malheurs de l’existence, rapporte le quotidien «Cameroon Tribune».
L’abbé Jean Bernard Salla, doyen de la faculté de théologie de l’UCAC, a souligné l’existence d’un climat d’insécurité et de catastrophisme en Afrique, qui se reflète par l’augmentation des pratiques maraboutistes et de la recherche de protections occultes. «Il suffit de regarder autour de soi, pour constater la prolifération des églises de délivrance, sortes de cliniques spirituelles, dont les ordonnances sont souvent fatales», a-t-il relevé. Il a ajouté que les Eglises classiques n’étaient pas épargnées par la ruée des personnes en quête de prières de guérison, des sacrements et de bénédiction. Le doyen de la Faculté a admis que dans ses propres unités de formation, à l’UCAC, beaucoup d’étudiants croyaient fermement aux pouvoirs de la sorcellerie. Cette seule croyance «conditionne les pratiques économiques, politiques et même pastorales», a déclaré un autre orateur.
Pour Joseph Ndi Okalla, membre du comité d’organisation du colloque la foi et la raison doivent mieux s’articuler dans la vie quotidienne de la société africaine, où la peur, la violence, les troubles mentaux sont parfois exploités par certains groupes qui en ont fait leur gagne-pain. (apic/ibc/ct/rz)
Raphaël Zbinden
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