Le sacristain travaille bénévolement, de même que l’organiste et le chef de chœur. Et pour cause: les paroisses catholiques du canton de Neuchâtel n’ont pas les moyens de rétribuer tous leurs collaborateurs. Contrairement à la plupart des cantons suisses, la contribution ecclésiastique des citoyens qui se sont déclarés «catholique-romain» (et tous ne le font pas) est versée sur une base volontaire.
«Actuellement, sur 36’000 contribuables déclarés catholiques, 50% environ versent un montant, partiel pour la majorité», indique à Cath-info Julien Bibler, administrateur de la Fédération catholique romaine neuchâteloise. Par ailleurs, la population catholique active est surtout issue de l’immigration et occupe en général des postes moins bien rémunérés que les protestants. Au total, la contribution des personnes physiques et morales se monte à environ 2,2 millions de francs par an côté catholique.
Un montant auquel il convient d’ajouter l’enveloppe de l’Etat aux trois Eglises pour leurs tâches d’intérêt public, laquelle se monte à 1,56 millions de francs, selon un Concordat de 2001. La somme est partagée entre les Eglises catholique-romaine, réformée et catholique-chrétienne selon une clé de répartition complexe, en tenant compte du nombre de fidèles, du nombre de contribuables et des forces engagés. Les catholiques en touchent ainsi 43,88%.
Afin de susciter des élans de générosité, les Eglises ne manquent pas une occasion de lancer des appels à leurs fidèles. C’est le cas entre autres lors des mariages et des baptêmes, indique Cédric Pillonel, chargé d’information de l’Eglise catholique dans le canton de Neuchâtel, mais surtout en insérant un feuillet, tiré à 50’000 exemplaires, qui informe les contribuables sur leur devoir – moral – de participer financièrement aux tâches pastorales. L’Eglise catholique occupe l’équivalent de 40 postes plein-temps dans le canton. Quant aux frais d’entretien des lieux de culte et de fonctionnement, ils reviennent aux paroisses, qui doivent entreprendre de leur côté des actions financières en vue de les assumer.
Le vicariat épiscopal a opté depuis quelques années pour des campagnes mettant un accent positif, et soulignant l’apport des Eglises à la population et à la société en général. «Les Eglises reconnues s’engagent au quotidien pour accompagner quiconque en exprime le besoin, sans discrimination aucune, dans la joie comme dans la difficulté. La cohésion sociale et le bien-être se trouvent au centre des préoccupations des Eglises», indique ainsi une lettre qui accompagnera fin avril les bordereaux d’impôts. «En vous acquittant de votre contribution ecclésiastique, vous donnez les moyens aux Eglises d’œuvrer contre le durcissement de la société, la marginalisation, l’exclusion et la discrimination. Le succès et la durabilité de notre société se mesurent auprès de nos concitoyennes et concitoyens les plus fragiles et défavorisés. Plus que jamais, les Eglises ont besoin d’un maximum de soutien pour continuer à fournir des prestations d’intérêt général de proximité, en priorité auprès des personnes malades, endeuillées, esseulées, découragées, démunies, surmenées».
Quant au feuillet de 8 pages soulignant la présence «importante» des Eglises dans le canton, il présente certaines initiatives pastorales, comme le catéchisme, avec notamment une interview de la théologienne Anaïs Linard, responsable cantonale de la catéchèse pour l’Eglise catholique.
«Que font nos prêtres?», se demandent parfois les catholiques quelque peu éloignés de la vie paroissiale. L’abbé Leonardo Kamalebo, curé de St-Blaise, a ouvert son agenda et présenté ses rendez-vous hebdomadaires, prévus et imprévus.
Des exemples de solidarité orientée vers l’extérieur (accueil en Suisse de victimes du conflit irakien, projets de développement en Afrique et en Asie) sont également mis en évidence. (apic/bb)
Bernard Bovigny
Portail catholique suisse
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