Les entreprises suisses ont de plus en plus de difficulté à trouver de la main-d’œuvre qualifiée. Et ce, alors même que quelque 50’000 personnes migrantes hautement qualifiées originaires d’Etats non européens vivent en Suisse, note l’EPER. Le débat actuel sur la question se penche surtout sur le potentiel représenté par les femmes et les seniors, mais il laisse totalement de côtés les personnes étrangères qualifiées, note l’EPER. «Aujourd’hui, ces personnes sont souvent sans emploi ou exercent une activité clairement en-deçà de leurs qualifications», regrette Ueli Locher, directeur de l’EPER.
Une étude confiée par l’EPER à l’institut bâlois «B.S.S. Volkswirtschaftliche Beratung AG» montre que les entreprises s’intéressent aux personnes hautement qualifiées originaires d’Etats tiers, mais qu’elles sont confrontées à plusieurs obstacles à l’heure de les engager. L’un d’entre eux est l’insécurité liée à l’interprétation des diplômes étrangers.
«Les entreprises doivent pouvoir se faire plus facilement une idée des qualifications et compétences des personnes étrangères en recherche d›emploi», a souligné la conseillère aux Etats bâloise Anita Fetz lors de la conférence de presse à Berne. L’Allemagne s’est équipée de deux bases de données nationales permettant de comparer les diplômes et qualifications étrangères avec les diplômes allemands. Anita Fetz déposera lors de la séance d’été un postulat demandant au Conseil fédéral d’étudier la possibilité de créer une telle base de données en Suisse.
L’étude relève aussi d’autres obstacles, comme des connaissances linguistiques insuffisantes, un manque d’intégration ou des lacunes de formation. Autant de domaines où une action concertée pourrait avoir des effets positifs.
L’étude a été menée dans le cadre de la campagne annuelle de l’EPER «L’égalité des chances, un investissement gagnant ». Elle est disponible à l’adresse www.chances-egales.ch. (apic/com/mp)
Maurice Page
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