Le président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens s’est exprimé le soir du 16 avril à Munich. L’année 2017 doit être vécue de façon œcuménique «en harmonie dans la pénitence, la reconnaissance et l’espérance», a-t-il affirmé.
Les catholiques et les luthériens ont «des raisons de faire pénitence» pour «la mauvaise foi et les blessures qu’ils se sont infligées durant les 500 dernières années», souligne le «ministre de l’œcuménisme» du pape. Dans un 2e temps, les deux parties pourraient se réjouir des progrès réalisés ces dernières décennies dans le dialogue oecuménique.
Dans ce domaine, il cite la Déclaration conjointe sur la Doctrine de la Justification, que l’Eglise catholique et la Fédération luthérienne mondiale ont signée en 1999 à Augsbourg. A partir de là, il faut oser accomplir «de nouveaux pas vers l’unité», estime le cardinal Koch. Selon lui, une «nouvelle Déclaration commune sur l’Eglise, l’Eucharistie et le Ministère» constituerait «un pas décisif sur le chemin vers une communion totale des Eglises».
Kurt Koch ne cache pas qu’on long chemin est encore à accomplir jusqu’alors. Le cheminement œcuménique devrait «revenir vers une recherche frénétique en vue de l’unité». L’œcuménisme ne devrait pas se contenter d’une reconnaissance mutuelle dans la diversité, ce qui équivaudrait à un éloignement de la Profession de foi des Eglises telle qu’elle était proclamée durant les deux premiers siècles de l’ère chrétienne.
La question de l’essence même de l’Eglise ne doit être prioritaire que dans la poursuite du dialogue œcuménique. Le cardinal suisse espère ainsi que l’année 2017 apportera de nouvelles clarifications. Il conviendra notamment d’éclaircir quelle est la position de la Réforme sur la tradition commune de l’Eglise. Kurt Koch rappelle à ce propos que les catholiques et les luthériens ont partagé une histoire commune de 1’500 ans avant le 16e siècle.
On ne peut donc pas considérer et fêter la Réforme comme «la naissance de l’Eglise de la liberté». D’ailleurs le but de réformer l’Eglise dans son ensemble n’a pas été atteint. Le développement des Eglises issues de la Réforme doit donc être considéré historiquement comme «une solution de secours».
Le cardinal de curie relève également que la Réforme ne détient pas l’exclusivité des mouvements de réforme dans l’Eglise. Il en existait déjà avant le 16e siècle et également après. Selon lui, le «réformateur le plus radical» a même été François d’Assise, et il a agi «en unité avec le pape».
Puis, l’Eglise catholique elle-même a accompli sa propre réforme avec le Concile Vatican II et la redécouverte de l’importance primordiale de la Parole de Dieu et le sacerdoce commun de tous les baptisés, qui ont été des thèmes marquants de l’enseignement de Martin Luther. (apic/kna/bb)
Bernard Bovigny
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