Au cours de cette visite d’Etat au lourd protocole, le pape François a ainsi fait part au président de sa «gratitude pour l’implication de l’Italie» concernant les «nombreux migrants qui demandent asile au risque de leur vie». Alors que les derniers afflux sur les côtes italiennes ont provoqué plusieurs naufrages et de nombreux morts, le pontife a également souhaité plus d’implication de la part de la communauté internationale. «Il est évident que les proportions que prend ce phénomène réclament un investissement beaucoup plus large», a-t-il soutenu, précisant qu’il ne fallait pas cesser de «solliciter un engagement plus ample au niveau européen et international».
«Le manque de travail chez les jeunes devient un cri de douleur», a également relevé le pontife, appelant les pouvoirs publics, les entrepreneurs privés et les communautés ecclésiales à se saisir de cette question cruciale en Italie et à lui donner une «juste priorité». Le pape a également abordé la question du «respect de l’environnement», à quelques semaines de l’ouverture de l’Exposition universelle de Milan. Il a notamment appelé à prendre conscience «des effets de nos comportements sur la création».
Elu le 31 janvier dernier par le parlement, le président Sergio Mattarella rencontrait le pontife argentin pour la première fois. Il a salué dans son discours la proximité du pontife face aux «difficultés et attentes de l’Italie», rappelant notamment la visite du pontife sur l’île de Lampedusa en juillet 2013. Catholique fervent, le président de 73 ans était accompagné de membres de sa famille.
Après un échange privé de 25 minutes entre les deux hommes dans le Palais apostolique, suivi de leurs discours respectifs, le président italien a rejoint le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin pour un nouvel échange privé. Le secrétaire pour les relations avec les Etats, Mgr Paul Richard Gallagher, ainsi que le ministre des Affaires étrangères italien, y participaient.
Les parties ont ainsi évoqué, a rapporté le Bureau de presse du Saint-Siège, leurs «bonnes relations», récemment renforcées par la signature d’une convention fiscale. Lors de ces échanges, il a été question de la situation sociale en Italie mais aussi du phénomène migratoire. Les parties ont ainsi manifesté leur «préoccupation devant le climat de violence qui ne cesse de frapper la Méditerranée orientale et l’Afrique du Nord», entendant «renforcer leur coopération en faveur de la liberté religieuse et de la dignité de la personne».
Le président a ensuite rejoint le corps diplomatique auprès du Saint-Siège pour écouter le discours final du cardinal Pietro Parolin. Avant de conclure cette visite d’Etat, le président italien et sa délégation ont visité la basilique Saint-Pierre, fermée au public pour l’occasion. (apic/imedia/lf/bb)
Bernard Bovigny
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