Leur lettre ouverte a été publiée le 16 avril dans le journal «San Francisco Chronicle», principal quotidien de la cité californienne. L’archevêque a décidé d’introduire des clauses de moralité dans les contrats des professeurs et les manuels du corps professoral de quatre lycées catholiques de son diocèse. Il veut ainsi exprimer l’opposition de l’Eglise à l’homosexualité, au mariage de personnes de même sexe, à l’avortement, à la contraception et à la procréation médicalement assistée.
Sous la menace de perdre leur travail, affirment les signataires, Mgr Cordileone a notamment, fait ajouter aux contrats des enseignants une clause stipulant que toutes les relations sexuelles extraconjugales sont des péchés graves. Et de mentionner l’adultère, la fornication, les relations homosexuelles, la masturbation, et de fait de regarder de la pornographie. Plus de 80% des enseignements et du personnel des quatre écoles ont publié une prise de position contre l’introduction de ces clauses de moralité, estimant qu’elles sont «nocives pour notre communauté».
Les signataires affirment que ce code moral viole la conscience individuelle ainsi que les lois californiennes sur le travail. Ils reprochent au ton pastoral utilisé par l’archevêque d’être davantage un langage de «persécution que d’évangélisation». Ils affirment que ce langage a profondément blessés le personnel enseignant, les parents et les élèves, et que l’archevêque a refusé de le retirer.
Les critiques déplorent par exemple que l’archevêque ait désigné pour la paroisse de l’Etoile de la mer, dans le district de Richmond, d’un curé qui «marginalise la participation des femmes dans l’église en interdisant aux filles le service de l’autel» et qui a fourni aux enfants de l’école primaire une brochure sur la sexualité qui leur demande «s’ils se sont masturbés, pratiqué la sodomie ou subi un avortement».
Les auteurs de la lettre ouverte reprochent également à l’archevêque d’ignorer les conseils de ses propres prêtres et d’avoir choisi pour l’entourer un «petit groupe de conseillers recrutés à l’extérieur du diocèse» et éloignés de leurs propres ordres religieux, et de menacer ainsi l’avenir à long terme de l’archidiocèse, qui compte quelque 420’000 catholiques. De son côté, l’archidiocèse rejette les accusations des signataires et reproche aux auteurs de la lettre ouverte de déformer la réalité, estimant que la plus grande falsification est d’affirmer qu’ils parlent au nom de «la communauté catholique de San Francisco», «ils ne le font pas!» (apic/com/be)
Jacques Berset
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