Berlin, 17 avril 2015 (Apic) Les agents pastoraux – prêtres, diacres et laïcs – en Allemagne sont plus satisfaits de leur vie que la moyenne de la population. Un prêtre sur trois considère pourtant le célibat comme un poids dans son engagement, selon une étude présentée le 15 avril à Berlin.
Une enquête a été menée dans l’ensemble de l’Allemagne par une équipe de chercheurs dirigée par le jésuite munichois Eckhard Frick, psychiatre et psychanalyste. Près de 8’600 prêtres, diacres et assistants pastoraux laïcs ont été interrogés. L’étude qui a pour titre «Sorge für die Seelsorgenden» (»Inquiétude pour les agents pastoraux») a porté sur le degré de satisfaction dans leur vie en comparaison avec celui des autres professions académiques. Elle a été centrée sur l’identification avec la profession, la satisfaction face au célibat ou à la vie de couple, l’environnement social porteur et les expériences spirituelles positives.
Les syndromes de burnout apparaissent inférieurs par rapport à d’autres professions comme les médecins, les enseignants et les travailleurs sociaux. Près de 25% des agents pastoraux connaissent toutefois un sentiment de stress plus élevé, accompagné d’un léger risque de burnout, alors que 14% sont surmenés et connaissent un danger élevé de burnout. Un prêtre sur quatre montre des symptômes importants de dépression.
«Plutôt mécontents» des structures et de la direction de l’Eglise
L’étude révèle que la grandeur de la paroisse n’a «aucune conséquence» sur le sentiment de charge, la santé et le degré de satisfaction des agents pastoraux. Ceux-ci sont par contre «plutôt mécontents» des structures et de la direction de l’Eglise. Près de 13% d’entre eux souffrent d’un «manque de reconnaissance». Une des principales motivations de leur engagement professionnel est la possibilité de connaître des expériences spirituelles. Mais comme meilleure protection contre le burnout, les bonnes conditions de travail sont plus déterminantes.
Une majorité d’expériences positives avec le célibat
Un élément d’analyse important dans le degré de satisfaction des prêtres reste le célibat. Deux sur trois parmi eux lient leur état civil à des expériences positives. Un prêtre sur quatre n’opterait plus pour cette forme de vie, et un sur huit affirme qu’il n’en pas terminé avec les problèmes liés au renoncement au mariage. Les prêtres vivant en communauté ou avec une aide de cure sont plus satisfaits de leur situation que ceux qui vivent isolés.
Interviewé par l’agence catholique allemande KNA, le Père Eckhard Frick relève également que beaucoup d’agents pastoraux attendent davantage d’estime de la part de leurs supérieurs. Il est important pour eux «de recevoir une reconnaissance pour les dons et les capacités dont ils font preuve dans leur engagement». L’étude montre aussi que les religieux sont plus facilement contents que les autres agents pastoraux de leurs autorités et des relations de confiance. Cela est probablement dû au fait qu’ils sont plus proches de leurs supérieurs que ne le sont les prêtres et autres agents pastoraux avec leur évêque. (apic/kna/bb)
Bernard Bovigny
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