«L’Eglise se trouve dans une situation étonnante», a relevé le cardinal Robert Sarah lors de son intervention à l’Institut français Centre-Saint-Louis, constatant que «des hauts prélats venus surtout des nations opulentes, des nations riches, s’emploient à apporter des modifications à la morale chrétienne concernant les divorcés remariés ou d’autres situations problématiques». Et le cardinal guinéen d’interpeller «ces grands gardiens de la foi» qui «devraient cependant ne point perdre de vue que le problème fondamental posé par l’éclatement des fins du mariage est un problème de morale naturelle».
«Face aux puissances qui ébranlent actuellement la famille, a alors affirmé le cardinal Sarah, l’Eglise devrait se découvrir la vocation d’être la seule instance qui soit en mesure de sauver la sexualité humaine et l’institution naturelle du mariage et de la famille». «Il ne s’agit pas seulement de sauver la morale chrétienne, a-t-il renchéri, il faut sauver et protéger la morale naturelle, il faut sauver et protéger l’humanité».
Le cardinal Sarah a souligné le fait que «les grandes dérives ont surgi lorsque certains prélats intellectuels catholiques ont commencé à donner le ›feu vert’ pour les homosexuels, pour l’avortement, pour l’euthanasie, pour la communion aux divorcés remariés». «C’est toute la communauté humaine qui se trouve ainsi fissurée par cette nouvelle trahison de certains clercs», a lancé le haut prélat. Ce dernier a alors interpellé prélats et laïcs catholiques : «Le magistère de l’Eglise est-il compétent pour modifier la morale naturelle ?».
Avant de souhaiter que l’Eglise «se réveille pour défendre la famille, pour défendre la vie», le cardinal Sarah a salué le message «vraiment clair» du pape François, le matin même lors de l’audience générale, sur la complémentarité entre homme et femme, et la théorie du genre. (apic/imedia/cd/pp)
Pierre Pistoletti
Portail catholique suisse