«Je prie pour Asia, pour vous et pour tous les chrétiens qui souffrent», a assuré le pape François au mari d’Asia Bibi, Ashiq Masiq, et à leur fille de 15 ans, à l’issue de l’audience générale, a rapporté le site d’informations Vatican Insider. Le jour même, un adolescent chrétien de 14 ans est décédé au Pakistan, après avoir été brûlé vif par de jeunes musulmans quelques jours plus tôt.
Accusée de blasphème contre le prophète Mahomet en 2009 puis emprisonnée, Asia Bibi, qui avait alors fait appel d’une première condamnation à mort, a vu cette dernière confirmée en octobre 2014 par la Haute cour de Lahore. Pour l’heure, cette mère de cinq enfants et ouvrière agricole du Pendjab est toujours en détention et attend la réponse de la Cour suprême, auprès de qui elle a fait un ultime recours. Un nouveau procès devrait avoir lieu en mai.
A la veille de sa rencontre avec le pape, le mari d’Asia Bibi avait tenu une conférence de presse à Rome. «Nous vous prions de faire quelque chose de concret pour Asia et pour la minorité chrétienne au Pakistan, qui souffre beaucoup», avait-il supplié, confiant que son épouse pleurait souvent en prison.
Aux côtés du Pakistanais Joseph Nadeem, avocat de son épouse, Ashiq Masiq a appelé la communauté internationale et l’Italie en particulier à faire pression sur la Haute cour de Lahore pour sa libération. «C’est la seconde et dernière possibilité», a assuré l’avocat. Il a aussi appelé les institutions mondiales à considérer la vie des chrétiens au Pakistan qui est très difficile, mettant en cause la fureur des musulmans ainsi que des emprisonnements de chrétiens sans motif.
Après un passage de trois jours à Rome, le mari et la fille d’Asia Bibi doivent se rendre à Madrid pour un congrès international sur la liberté religieuse, ainsi que dans plusieurs capitales européennes pour porter la cause de celle qui clame son innocence depuis six ans.
Lors des dernières fêtes de Pâques, Asia Bibi avait demandé au pape François de prier pour elle. La jeune femme avait déjà envoyé une lettre au pontife plusieurs mois plus tôt. «Je sais que grâce à votre prière, ma liberté pourrait être possible», avait-elle notamment écrit.
Asia Bibi avait reçu le soutien de Benoît XVI qui avait appelé à sa libération en 2010. Si le pape François ne s’est pas exprimé publiquement à propos de la jeune chrétienne, il a appelé récemment à ce que cessent les persécutions contre les chrétiens au Pakistan et dans le monde, que le monde cherche à cacher.(apic/imedia/mp)
Maurice Page
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