La pédopsychiatre française Catherine Bonnet et la baronne britannique Sheila Hollins, membre de la Chambre des Lords, et deux anciennes victimes de prêtres pédophiles, l’Irlandaise Marie Collins et le Britannique Peter Saunders, ont fait part de «leurs préoccupations» au cardinal O’Malley concernant la nomination de Mgr Juan Barros Madrid. Ce dernier est soupçonné par certains d’avoir couvert le prêtre pédophile Fernando Karadima, reconnu coupable en 2011 par la justice chilienne et le Vatican d’actes pédophiles commis dans les années 1980 et 1990.
«Le processus de nomination d’évêques impliqués dans la protection de l’enfance, et qui en ont la compréhension, est d’une importance primordiale», expliquent ainsi les membres de la Commission pontificale pour la protection des mineurs. «A la lumière du fait que l’acte pédophile est très courant, ajoutent-ils, la capacité d’un évêque à appliquer des politiques efficaces, et à contrôler attentivement qu’elles soient respectées, est indispensable».
Le 31 mars dernier, le Bureau de presse du Saint-Siège assurait qu’au moment de la désignation de Mgr Juan Barros Madrid, la Congrégation pour les évêques, ayant «étudié attentivement» sa candidature, n’avait pas trouvé de «raisons objectives» de s’opposer à son installation. L’évêque chilien avait été officiellement installé évêque le 21 mars dans une ambiance particulièrement chahutée.
Des opposants avaient aussi envoyé en février une lettre au pape François pour demander sa révocation. Le pape avait alors reçu en audience le 6 mars l’archevêque de Conception, au Chili, sans donner plus de détails. Mgr Juan Barros Madrid est cependant soutenu par la conférence épiscopale locale.
Le jour de son installation, samedi 21 mars, Mgr Juan Barros Madrid, avait été conspué par des centaines de catholiques vêtus de noir, l’accusant d’avoir couvert le Père Karadima. La police avait dû escorter Mgr Barros à l’extérieur de la cathédrale au sortir de la célébration à laquelle seuls 15 évêques sur 35 et un peu plus de la moitié des 35 prêtres du diocèse avaient participé. 51 députés chiliens avaient écrit au pape François pour lui demander l’annulation de la nomination de Mgr Barros, et une pétition de plus d’un millier de fidèles allant dans le même sens avait également été envoyée à Rome. (apic/imedia/bl/com/be)
Jacques Berset
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