Mali: Reconstructions de mausolées détruits par les salafistes

Bamako, 12 avril 2015 (Apic) Quatre mausolées de saints musulmans à Tombouctou, au nord du Mali, ont été reconstruits, a rapporté radio France internationale sur son site www.rfi.fr. Ils avaient été détruits par les islamistes radicaux pendant leur occupation de la ville, entre mars 2012 et janvier 2013.

L’ensemble des mausolées détruits par les jihadistes sont inscrits au Patrimoine culturel mondial de l’UNESCO. Pour leur réhabilitation, et conformément à son mandat, l’Organisation des Nations-unies a élaboré, avec le gouvernement du Mali, un programme de réfection de ce patrimoine culturel endommagé. Le programme qui s’étale sur quatre ans, comprend aussi la réhabilitation et la valorisation des bibliothèques et des manuscrits anciens qui ont aussi été affectés par islamistes radicaux pendant leur siège. L’UNESCO prévoit que les dix autres mausolées restant seront reconstruits avant la fin du mois de juillet 2015.

Le coût total du programme de réhabilitation des mausolées, bibliothèques et manuscrits détruits dans les trois régions du Nord- Mali (Gao, Tombouctou et Kiddal) par les jihadistes est de 11 millions de dollars, soit 10 millions de CHF. Mais jusqu’ici, seuls 3 millions de dollars (2,9 millions de CHF) ont été récoltés. Les pays donateurs sont la Suisse – principal bailleurs de fonds avec 1 million de CHF – l’Union européenne, la Norvège, les Pays-Bas, Bahreïn, la Croatie, l’Ile Maurice, et Andorre. Il reste encore 8 millions de dollars (7,8 millions de CHF) à retrouver auprès des donateurs.

Interrogé par le correspondant de l’APIC à Dakar, au Sénégal, Marcel Stoessel, directeur suppléant du Bureau de coopération suisse au Mali, a précisé que «les quatre mausolées ont été reconstruits à l’identique en utilisant des techniques traditionnelles et sous la direction des maçons locaux».

Lors d’une visite d’ambassadeurs accrédités au Mali, sur le chantier, Lazare Eloundou Assomo, représentant de l’Unesco au Mali, a déclaré que ces travaux de reconstruction des mausolées sont «une étape importante». «En les détruisant (les tombeaux des saints), on détruit l’histoire. On détruit la culture parce qu’on nie l’existence même de cette population de Tombouctou qui a toujours bâti son organisation autour de sa culture. Et la reconstruire, c’est leur redonner leur dignité et contribuer à la paix», a-t-il ajouté. (apic/ibc/pp)

Pierre Pistoletti

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