Les grues sont entrées en action au lendemain d’un vote favorable du sénat académique pour le retrait de la statue, au terme d’une mobilisation des étudiants qui avait pris de l’ampleur le mois dernier, rapporte l’agence catholique Misna.
Selon les militants, la statue de Rhodes comportait une grande portée «symbolique», en ce qu’elle exalte un personnage qui «avait exploité le travail des noirs et volé la terre des peuples indigènes». Le sénat académique a indiqué avoir voté pour le retrait à l’issue d’une consultation avec les étudiants et les professeurs.
Le pays est par ailleurs traversé par une vague de revendications et de violences anti-colonialistes. Le mouvement #Rhodesmustfall (Rhodes doit tomber) des étudiants de l’Université du Cap a fait tache d’huile ces dernières semaines. Des étudiants de l’université Rhodes de Grahamstown (sud) ont exigé que leur établissement soit débaptisé, tandis que leurs confrères de l’Université du KwaZulu-Natal à Durban (est) s’en sont pris à la statue du roi d’Angleterre George V, rapporte le site internet www.jeuneafrique.com. Le parti radical des Combattants pour la liberté économique (EFF) du jeune tribun Julius Malema a saisi la balle au bond et appelé à faire tomber toutes les «statues coloniales» rappelant les anciens maîtres blancs du pays, anglais et afrikaners.
Alors que le pays se mobilise contre les symboles du colonialisme et de l’apartheid, une nouvelle vague de xénophobie souffle sur Durban – visant cette fois des populations noires. Le 9 avril, la police sud-africaine a indiqué qu’un millier d’immigrants avaient fui leurs maisons après une série d’attaques xénophobes violentes depuis trois jours à Durban. (apic/misna/jaf/bb)
Bernard Bovigny
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/le-cap-la-statue-du-colonisateur-cecil-rhodes-a-ete-deboulonnee/