Après avoir célébré la messe sous une pluie diluvienne et avant de prononcer sa bénédiction «Urbi et Orbi» (à la ville de Rome et au monde), place Saint-Pierre, le chef de l’Eglise catholique a invoqué la paix en Syrie et en Irak, au Nigeria, au Yémen ou encore en Ukraine. Il a également salué l’accord-cadre sur le nucléaire iranien trouvé trois jours plus tôt entre Téhéran et les grandes puissances.
Dans son traditionnel message de Pâques, alors que la pluie avait enfin cessé, le pape François a dénoncé devant quelque 50’000 fidèles la «compétition» du monde et «l’orgueil qui alimente la violence et les guerres», mettant au contraire en avant l’humilité, le service, le pardon et la paix.
«Celui qui porte en soi la force de Dieu, son amour et sa justice, n’a pas besoin d’user de violence, mais il parle et agit avec la force de la vérité, de la beauté et de l’amour», a ensuite soutenu le pape, alors que de nombreux chrétiens et d’autres minorités religieuses sont la cible de groupes extrémistes musulmans au Moyen-Orient comme en Afrique.
Après avoir évoqué «les souffrances de tant de nos frères persécutés», le pape a notamment mentionné l’attaque meurtrière perpétrée trois jours plus tôt par des islamistes somaliens au Kenya, à l’Université de Garissa.
Depuis la loggia de la basilique Saint-Pierre, le pape François a souhaité «que cesse le fracas des armes» en Syrie et en Irak, et appelé de ses vœux une reprise du processus de paix entre Israéliens et Palestiniens. Dans ce dramatique inventaire, il a également souhaité «que s’arrête l’absurde effusion de sang» en Libye et que vienne la paix au Yémen. Il a par ailleurs salué l’accord sur le nucléaire iranien négocié à Lausanne le 2 avril dernier, souhaitant qu’il soit «un pas définitif vers un monde plus sûr et fraternel».
Avant de dénoncer l’esclavage, mais aussi les méfaits des trafiquants de drogue ou encore des «trafiquants d’armes qui gagnent (de l’argent, ndlr) avec le sang des hommes et des femmes», le pontife a souhaité que l’Ukraine puisse retrouver la paix.
A l’issue de ce message, le pape de 78 ans a brièvement prononcé la traditionnelle bénédiction «Urbi et Orbi», les épaules recouvertes d’une étole dorée. Deux heures plus tôt, devant des dizaines de milliers de fidèles, il avait célébré la messe de Pâques. Au terme de la messe, et avant de rejoindre la loggia de la basilique vaticane, le pape avait fait un tour de la place en papamobile. (apic/imedia/ami/be)
Encadré
Le monde propose de s’imposer à n’importe quel coût, d’entrer en compétition, de se faire valoir… Mais les chrétiens, par la grâce du Christ mort et ressuscité, sont les germes d’une autre humanité, dans laquelle nous cherchons à vivre au service les uns des autres, à ne pas être arrogants mais disponibles et respectueux.
Cela n’est pas faiblesse, mais force véritable ! Celui qui porte en soi la force de Dieu, son amour et sa justice, n’a pas besoin d’user de violence, mais il parle et agit avec la force de la vérité, de la beauté et de l’amour.
Implorons du Seigneur ressuscité, la grâce de ne pas céder à l’orgueil qui alimente la violence et les guerres, mais d’avoir l’humble courage du pardon et de la paix. A Jésus victorieux demandons d’alléger les souffrances de tant de nos frères persécutés à cause de son nom, comme aussi de tous ceux qui pâtissent injustement des conséquences des conflits et des violences actuelles.
Demandons la paix, surtout pour la Syrie et l’Irak, pour que cesse le fracas des armes et que se rétablisse la bonne cohabitation entre les différents groupes qui composent ces pays bien-aimés. Que la communauté internationale ne reste pas inerte face à l’immense tragédie humanitaire dans ces pays, et au drame des nombreux réfugiés.
Implorons la paix pour tous les habitants de la Terre Sainte. Que puisse croître entre Israéliens et Palestiniens la culture de la rencontre, et reprendre le processus de paix pour mettre ainsi fin à des années de souffrances et de divisions.
Demandons la paix pour la Libye, afin que s’arrête l’absurde effusion de sang en cours, et toute violence barbare, et que tous ceux qui ont à cœur le destin du pays, mettent tout en œuvre pour favoriser la réconciliation et pour édifier une société fraternelle qui respecte la dignité de la personne. Au Yémen également, nous espérons que prévale une volonté commune de pacification, pour le bien de toute la population.
En même temps, avec espérance, confions au Seigneur miséricordieux l’entente obtenue à Lausanne ces jours derniers, afin qu’elle soit un pas définitif vers un monde plus sûr et fraternel.
Implorons du Seigneur ressuscité le don de la paix pour le Nigeria, pour le Sud-Soudan et pour différentes régions du Soudan et de la République Démocratique du Congo. Qu’une prière incessante monte de tous les hommes de bonne volonté pour ceux qui ont perdu la vie – je pense en particulier aux jeunes qui ont été tués jeudi dernier à l’Université de Garissa, au Kenya -, pour tous ceux qui ont été enlevés, pour qui a dû abandonner sa maison et ses affections proches.
Que la Résurrection du Seigneur apporte de la lumière à l’Ukraine bien-aimée, surtout à tous ceux qui ont subi les violences du conflit des derniers mois. Que le pays puisse retrouver paix et espérance grâce à l’engagement de toutes les parties intéressées. (apic/imedia/ami/be)
Jacques Berset
Portail catholique suisse