Rome, 5 avril 2015 (Apic) Le pape François a présidé dans la basilique Saint-Pierre la vigile pascale concélébrée par une quarantaine de cardinaux, une trentaine d’évêques et quelque 350 prêtres dans la soirée du 4 avril 2015.
Au cours de la longue cérémonie, il a baptisé dix catéchumènes, dont trois Albanais, une Kenyane et un Italo-Egyptien. Le pape a invité les fidèles à dépasser leurs «sécurités confortables» et leur «orgueil» pour entrer dans le mystère de Pâques avec «humilité».
Comme il l’avait déjà fait auparavant à la fin de la via Crucis au Colisée, le pape François a prié spécialement, pour les chrétiens massacrés dans «un silence complice», «ces martyrs de notre temps, persécutés et crucifiés sous nos yeux».
Au cours de la messe de la nuit de Pâques, en présence de milliers de fidèles portant des lumières, le pape a baptisé quatre Italiens, trois Albanais, une Cambodgienne de 13 ans, une Kenyane de 66 ans et une Portugaise. Parmi les Italiens se trouvait un homme de 29 ans originaire d’Egypte – initialement prénommé Mahmoud – et probablement converti de l’islam. Parmi les autres baptisés, du Kenya ou d’Albanie par exemple, le Vatican n’a pas précisé s’il y avait d’autres convertis venus de l’islam.
Ce signe fort pourrait s’avérer cependant hasardeux au vu des persécutions croissantes infligées aux chrétiens par des groupes djihadistes en certains pays, mais aussi après la polémique déjà déclenchée en 2008 lors du baptême par Benoît XVI du journaliste italien d’origine égyptienne Magdi Allam. Cinq ans plus tard, celui-ci avait d’ailleurs annoncé qu’il quittait l’Eglise catholique, dénonçant notamment son «relativisme» à l’égard de l’islam.
Lors des intentions de prière, les fidèles rassemblés dans la basilique vaticane ont notamment supplié le Seigneur de «renforcer la foi chez les chrétiens persécutés», mais aussi de bénir «les gouvernants qui recherchent la paix» ou encore de convertir «les cœurs de ceux qui sèment la haine». Au cours de la messe, outre le baptême, les dix catéchumènes ont reçu les autres sacrements de l’initiation chrétienne: l’eucharistie et la confirmation.
Dans son homélie, le pape François a invité les fidèles à «entrer dans le Mystère que Dieu a accompli» à Pâques, notamment en étant capables d’étonnement et de contemplation, en n’ayant pas «peur de la réalité» en faisant en sorte «de ne pas fermer les yeux devant les problèmes, de ne pas les nier, de ne pas éliminer les points d’interrogation».
«Entrer dans le mystère, a encore expliqué l’évêque de Rome, signifie aller au-delà de ses propres sécurités confortables, au-delà de la paresse et de l’indifférence qui nous freinent, et se mettre à la recherche de la vérité, de la beauté et de l’amour, chercher un sens imprévisible, une réponse pas banale aux questions qui mettent en crise notre foi, notre fidélité et notre raison». «Pour entrer dans le mystère, a-t-il poursuivi, il faut de l’humilité, l’humilité de s’abaisser, de descendre du piédestal de notre moi si orgueilleux, de notre présomption».
Après avoir invité les fidèles à reconnaître qu’ils sont «des pécheurs qui ont besoin de pardon», le pape François a appelé chacun à se déposséder «de ses propres idolâtries».
La messe a débuté comme de coutume dans l’atrium de la basilique vaticane avec la bénédiction du feu et la préparation du cierge pascal par le pape. Puis, les clercs sont entrés dans la basilique vaticane plongée dans l’obscurité derrière le cierge pascal allumé. Exécuté par le diacre, le traditionnel chant de l’Exultet a précédé les lectures de l’Ancien Testament et les psaumes.
Avec le chant du Gloria, les cloches de la basilique Saint-Pierre ont ensuite sonné à toute volée, annonçant au monde la résurrection du Christ. Après le chant de l’Alléluia, le diacre a lu l’Evangile.
Dans la matinée du 5 avril, le pape célèbre place Saint-Pierre la messe de Pâques, puis à 12h, depuis la loggia centrale de la basilique vaticane, il prononce le troisième message pascal de son pontificat suivi de la bénédiction Urbi et Orbi (à la ville et au monde). Le message pascal du pape est d’ordinaire l’occasion de revenir sur plusieurs situations de conflit à travers le monde qui préoccupent le Saint-Siège. (apic/imedia/ami/be)
Jacques Berset
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