Une vingtaine de plaintes ont été déposées contre Amos Yee Pang Sang et la vidéo postée sur YouTube, peu après le décès le 23 mars de Lee Kuan Yew, le père fondateur de Singapour, rapporte l’agence d’information des Missions étrangères de Paris, «Eglises d’Asie». L’adolescent s’y livre en anglais à une attaque cinglante du patriarche de Singapour, mort à 91 ans, pour dénoncer l’autoritarisme et l’atteinte aux libertés qui caractérisent, selon lui, Singapour. Il a des mots très durs pour dénoncer un système où «l’argent et le statut signifient le bonheur» et qui, au final, pour être «l’un des pays les plus riches» au monde est aussi «l’un des plus déprimés». Avec fougue et un langage peu châtié, mais non sans talent, il dénonce en Lee Kuan Yew «une personne horrible» et met au défi son fils, l’actuel Premier ministre Lee Hsien Loong, de le traîner en justice.
L’attaque envers le christianisme ne paraît qu’incidente. Amos Yee a ces mots : " mais je vais comparer Lee Kuan Yew à quelqu’un qui n’a pas encore été mentionné jusqu’ici : Jésus. Tous deux ont soif de pouvoir, ils sont pleins de malice et ils trompent les autres en faisant croire qu’ils sont gentils et que la compassion les habitent».
L’arrestation du jeune homme a suscité une vague de protestation sur les réseaux sociaux. Une pétition de soutien a réuni 2’000 signatures en ligne. Selon les observateurs, l’arrestation et l’inculpation d’Amos Yee viennent illustrer de manière presque caricaturale ce que les Singapouriens appellent le «Nanny State». Rien n’y est interdit, mais il faut une permission pour tout. L’Etat est toujours derrière vous, comme une nanny, pour vous empêcher de faire des bêtises. A 16 ans, Amos Yee n’en est pas à son coup d’essai. En 2012, il s’était copieusement moqué des Chinois qui à l’occasion du Nouvel An lunaire imitent les Américains et leur manière de célébrer le passage du 31 décembre au 1er janvier. (apic/eda/mp)
Maurice Page
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