Le pape François a écrit une lettre au préposé général des Carmes déchaux, le Père Saverio Cannistrà, à l’occasion des 500 ans de la naissance de Thérèse d’Avila. Dans ce message qui s’adresse plus largement à toute la famille thérèsienne, le pape s’unit «à l’action de grâce de toute la famille carmélitaine, religieuses, religieux et séculiers, pour le charisme de cette femme exceptionnelle.»
Faisant remarquer que cet anniversaire coïncide avec l’Année de la Vie consacrée, il présente Thérèse d’Avila comme «une guide sûre et un modèle séduisant de don total à Dieu.» Il appelle à redécouvrir «l’étincelle inspiratrice» qui a donné l’impulsion décisive pour la fondation des premières communautés carmélites inspirées par la mystique espagnole, réformatrice d’un Ordre dont les origines remontent au XIIIe siècle en Palestine, lorsque des frères avaient fondé sur le Mont Carmel une communauté d’ermites.
«Le témoignage de sa consécration, née directement de la rencontre avec la Christ, son expérience de prière, comme dialogue continu avec Dieu, et sa vie communautaire enracinée dans la maternité de l’Église, continuent à nous faire tellement de bien !» s’enthousiasme le pape François.
C’est comme une «maîtresse de prière» que François définit Thérèse d’Avila, qui ne considère par la prière comme «reservée uniquement à un espace ou à un moment de la journée, elle surgissait spontanément dans les occasions les plus diverses. Elle était convaincue de la valeur de la prière continue, bien que pas toujours parfaite, précise François. La sainte nous demande d’être persévérants, fidèles, aussi au milieu de l’aridité, des difficultés personnelles ou des nécessités pressantes qui nous appellent. Pour rénover aujourd’hui la vie consacrée, Thérèse nous a laissé un grand trésor, plein de propositions concrètes, de voies et de méthodes pour prier, qui loin de nous enfermer en nous-mêmes ou de nous conduire seulement à un équilibre intérieur, nous font repartir toujours de Jésus et constituent une école authentique pour grandir dans l’amour vers Dieu et vers le prochain.»
Le pape insiste sur son admiration personnelle pour Thérèse d’Avila, d’une modernité toujours surprenante avec cinq siècles de distance. «Face aux graves problèmes de son temps, elle ne s’est pas limitée à être une spectatrice de la réalité qui l’entourait. Dans sa condition de femme et avec ses difficultés de santé, elle avait décidé, disait-elle, «de faire ce peu qui dépendait de moi, c’est-à-dire de suivre les conseils évangéliques avec toute la perfection possible et de faire en sorte que ces quelques soeurs qui sont ici, fassent de même, en faisant en sorte de ne pas se perdre dans des choses de peu d’importance alors que le monde est en flammes» écrit le pape en citant l’une des œuvres majeures de Thérèse, ‘Le Chemin de perfection’.
Autre caractéristique appréciée par le pape François : «Sainte Thérèse savait que ni la prière ni la mission ne peuvent se soutenir sans une authentique vie communautaire, Pour cela, le fondement qu’elle a posé dans ses monastères était la fraternité. «Ici nous devons toutes nous aimer, nous vouloir du bien, et nous aider réciproquement», écrivait Thérèse, qui appelait l’humilité afin de surmonter les conflits et les jalousies.
«Les communautés thérèsiennes sont donc appelées à devenir des maisons de communion, capables de témoigner de l’amour fraternel et de la maternité de l’Eglise, en présentant au Seigneur les difficultés du monde, lacéré par les divisions et les guerres», conclut le pape. (apic/rv/mp)
Maurice Page
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