La Confédération évalue les programmes de déradicalisation et de contre-radicalisation existants. L’un d’eux, expérimenté à Aarhus, deuxième ville du Danemark, a été au cœur de la rencontre du Palais des Nations, à laquelle trois policiers genevois ont participé. La méthode danoise a été créée en 2007 après les attentats de Londres et a été adaptée depuis les événements en Syrie. Le modèle Aarhus repose sur l’intervention de deux policiers, d’un assistant social, d’un psychologue, et de tuteurs musulmans, dont éventuellement d’anciens djihadistes.
Pour l’instant, le participation au programme est sur une base volontaire, a indiqué lors de la présentation Preben Bertelsen, professeur en psychologie à l’Université d’Aarhus, l’un des créateurs du programme. Le processus vise à principalement à donner aux djihadistes des clés pour intégrer la société, notamment en les amenant à définir des objectifs de vie et en renforçant leur réseau social.
L’autre volet du programme danois concerne la prévention. Il est destiné aux jeunes en voie de radicalisation afin d’éviter le développement d’un comportement à risque, voire un départ vers les zones de guerre. Les parents concernés peuvent être conseillés. Un atelier a été mis en place dans les écoles et un dialogue a été initié avec la mosquée d’Aarhus.
Preben Bertelsen a assuré à Genève que les deux programmes étaient des succès, les départs pour le djihad ayant diminué de façon significative.
Des intervenants à l’atelier se sont toutefois montrés sceptiques sur la possibilité de déradicaliser des personnes qui ont combattu et participé à des exactions.
La «méthode Aarhus» intéresse également des pays tels que la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, indique «24Heures». (apic/24h/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
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