La communauté chrétienne, qui avait condamné aussitôt un «acte barbare et antichrétien», s’élève contre le fait que toute une communauté soit tenue responsable de l’action de quelques membres isolés, rapporte le Pakistan Today. Selon l’agence AsiaNews, 200 chrétiens auraient été arrêtés le 24 mars, au cours d’une rafle sur la base d’une plainte portée contre 600 chrétiens qui formaient la foule lors du lynchage. Une quarantaine de personnes avaient déjà été interpellées la veille.
«La police a fait une descente dans le quartier et a arrêté au hasard des personnes, sans même vérifier leur identité ou du moins que leur nom figurait sur la liste de la plainte», s’est indigné le Père Srif John, du diocèse de Lahore. «Nous ne nous opposons pas au fait d’appréhender ceux qui auraient fait quelque chose de mal, mais la décision d’arrêter toutes ces personnes innocentes est proprement inacceptable !».Les forces de l’ordre auraient pour le moment refusé de donner le moindre renseignement aux familles des personnes arrêtées qui n’ont pas pu communiquer avec leurs proches.
«La police continue de visionner des vidéos pour trouver les responsables du lynchage et envisage d’effectuer d’autres arrestations», a confirmé à l’agence vaticane Fides, le Père. Francis Gulzar, vicaire général de l’archidiocèse de Lahore et curé de la paroisse St John. Lui non plus ne comprend pas pourquoi la police «ne cherche pas avec la même ardeur à retrouver les auteurs des attentats à la bombe dans les deux églises» que ceux qui ont participé à la mise à mort des deux jeunes musulmans.
Une semaine après les événements, la situation à Younahabad est toujours très tendue. De nombreux habitants auraient commencé à évacuer la ville. (apic/eda/mp)
Maurice Page
Portail catholique suisse