Le Patriarcat de Kiev est à la tête d’une Eglise dissidente non canonique, considérée comme «schismatique» par l’Eglise orthodoxe russe et les autres Eglises orthodoxes canoniques.
L’agression visant l’archiprêtre Rostislav Sapozhnik a été motivée par une dispute concernant l’église de l’Exaltation de la Sainte Croix, qui a été confisquée par des représentants du Patriarcat de Kiev en septembre 2014, a déclaré un porte-parole de l’EOU.
«Selon des témoins, à l’automne 2014, les nouveaux patrons de l’Eglise locale de l’Exaltation de la Sainte Croix, qui est un monument architectural, ont commencé la rénovation sans l’autorisation du Département de l’architecture», a-t-il souligné. L’archiprêtre Rostislav Sapozhnik, responsable de l’église, s’en est plaint aux autorités. Lorsque les fonctionnaires du Département de l’architecture sont arrivés à Uhrinov, le Père Rostislav a voulu entrer dans l’église pour en inspecter l’intérieur, mais il s’est vu refuser l’entrée «de manière très rude». Il a été frappé à la tête avec un bâton par un des partisans du Patriarcat de Kiev, et souffre d’un hématome, précise Interfax.
Quelques jours auparavant, à Milcha, un village du district de Dubno, dans la région de Rovno, au nord-ouest de l’Ukraine occidentale, des orthodoxes dissidents se sont emparés de l’Eglise de Notre-Dame de la Nativité, appartenant à l’EOU. Cinq membres du clergé de l’Eglise du Patriarcat de Kiev se trouvaient parmi la centaine d’assaillants qui se sont emparés de l’église. Ils ont forcé la porte de l’église avec des barres de fer, occupé le bâtiment et célébré une liturgie, selon le service de presse de de l’Eglise orthodoxe ukrainienne. Après ce coup de force, l’église a été scellée par les autorités locales jusqu’à ce qu’une décision de justice soit prise.
«La chose la plus acceptable serait que les deux communautés religieuses parviennent à un accord sur la base d’une solution juridique du conflit. Toutefois, les assaillants ne semblent pas se précipiter pour aller au tribunal». Alors que l’église reste scellée, les services liturgiques de l’Eglise orthodoxe ukrainienne sont menés à l’extérieur, près de l’église ou dans le presbytère, a précisé le Père Vitaly Herlinsky, secrétaire du diocèse de Rovno.
Des tentatives pour s’emparer de l’église ont lieu depuis février et l’église a été fermée à cause de cela. Les plaintes déposées par l’EOU auprès des autorités et des organismes chargés d’appliquer la loi sont restées sans réponse. Le prêtre affirme que le transfert de l’église à la juridiction du Patriarcat de Kiev a été initié par les autorités du village, qui font en permanence la promotion de l’idée d’une «Eglise nationale».
En Ukraine centrale et occidentale, depuis plus d’une année, les tentatives de s’emparer des églises de l’EOU se poursuivent, notamment sous le couvert de référendums. Tous les résidents d’une zone, dont beaucoup n’ont aucun lien avec la paroisse, sont rassemblés et on leur demande: «Etes-vous pour Kiev ou pour Moscou ?», sans autres procédures. Les gens répondent souvent: «Pour Kiev». Après cela, les églises sont prises par les partisans du Patriarcat de Kiev. C’est ainsi que ces derniers temps, des paroisses orthodoxes ukrainiennes sous la juridiction du Patriarcat de Moscou ont changé d’obédience.
Orthodoxie.com, un site internet basée en région parisienne avec pour objectif la diffusion d’informations en langue française sur l’orthodoxie en France et dans le monde, cite les statistiques officielles du gouvernement ukrainien. Ainsi, l’Eglise orthodoxe d’Ukraine (relevant du Patriarcat de Moscou) représenterait le double du «Patriarcat de Kiev» en nombre de lieux de culte, cinq fois ce dernier en nombre de monastères, et plus de vingt fois ce dernier en nombre de communautés monastiques. (apic/interfax/be)
Jacques Berset
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