Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi dénonce l'extrémisme religieux

Le Caire, 23 mars 2015 (Apic) Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a une nouvelle fois dénoncé l’extrémisme religieux, en appelant dimanche 22 mars 2015 à une véritable «révolution religieuse». Il était interviewé par l’émission «Diffusion du Saint Coran le dimanche», une émission religieuse du service public.

Dans cette interview, à l’occasion du 51e anniversaire du lancement de cette station de radio, le président égyptien a souligné son importance pour contrer les vues «extrémistes» sur l’islam et les croyances religieuses «complètement erronées».

A cette occasion, al-Sissi a souligné que le monde musulman devait repenser sa vision de la religion et agir «pour la religion et non contre elle», comme le font pourtant les extrémistes et les terroristes qui utilisent la religion pour des buts qui n’ont rien voir avec la foi. Les sympathisants de «l’Etat islamique» (EI ou «Daech», selon son acronyme arable) puisent en effet dans certaines sourates du Coran la justification de l’usage de la violence.

L’Egypte est engagée dans une véritable guerre dans certaines zones du Nord Sinaï, et son armée combat des groupes islamistes qui ont fait allégeance à «Daech», comme «Ansar Beit el-Maqdis» (Les partisans de Jérusalem). Après s’être proclamés branche du Sinaï d’Al-Qaida, ces djihadistes combattent dans la mouvance de l’EI, qui déploie désormais ses métastases jusqu’en Libye.

Tentative d’encadrer le discours religieux

Début janvier, le président Abdel-Fattah Al-Sissi avait déjà appelé Al-Azhar – la principale institution du monde sunnite basée au Caire – à «corriger l’image de l’islam». En effet, des centaines de professeurs et d’assistants dépendant de la confrérie des Frères musulmans sévissent au sein de l’Université d’Al-Azhar, ce qui ne rendra pas aisées les tentatives d’en réformer l’enseignement.

Il y a tout juste un an, le gouvernement égyptien avait également décidé de reprendre le contrôle total des quelque 120’000 mosquées du pays, et de les rattacher au ministère des Biens religieux. Jusqu’ici, seules 40’000 mosquées dépendaient de ce ministère, les autres étaient gérées par des privés. Le ministère est chargé de contrôler les sermons et les commentaires religieux dans le but de combattre les idées des groupes islamistes militants. (apic/alahram/be)

Jacques Berset

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