Les Napolitains ont ensuite assisté à un «demi-miracle»: quand le pape François a vénéré les reliques de saint Janvier, le sang séché du saint s’est «à moitié liquéfié». Une première pour un pape. Un peu plus tôt, le pape avait déjeuné avec des détenus de la prison de Poggioreale.
Dans un discours totalement improvisé, le pape a ainsi demandé aux 66 moniales, 150 diacres, 100 séminaristes, 200 religieuses, et 50 personnes de la curie présentes d’adopter un vrai «esprit de pauvreté». «Quels scandales dans l’Eglise, et quel manque de liberté à cause de l’argent ! a-t-il déploré. Par exemple, on n’ose rien dire sur un tel, car c’est un grand donateur». Pour appuyer son propos, le pape a donné l’exemple d’une religieuse qui faisait du «bon travail», mais «choisissait inconsciemment les personnes en fonction de leur argent».
Le pape a aussi, une fois de plus, demandé de renoncer à «la mondanité (…) cet état d’esprit que Jésus refuse». S’arrêtant sur l’esprit de fraternité et l’unité religieuse, le pape François a aussi, comme à son habitude, averti le clergé et les religieux contre «le terrorisme des bavardages». Comme «une bombe», a-t-il insisté, «les bavardages détruisent».
Après sa longue improvisation, le pape François a vénéré les reliques de saint Janvier et, première pour un pape, le sang s’est à moitié liquéfié. «Le pape est napolitain comme nous, le sang s’est déjà à moitié liquéfié», a ainsi solennellement annoncé le cardinal Sepe, archevêque de Naples. Le pape François a alors réagi en plaisantant: «saint Janvier nous veut à moitié !».
Evêque de Bénévent au début du 4e siècle, martyrisé pendant la persécution de l’empereur Dioclétien (305), saint Janvier est considéré comme un saint patron de la ville de Naples. Dans la cathédrale est en effet conservée une ampoule contenant une substance qui, selon la tradition, serait le sang du saint. Solide, elle se liquéfie lors de cérémonies très populaires aux mois de mai, septembre et décembre. Le «miracle de saint Janvier» est attesté depuis 1389, mais non officiellement reconnu par l’Eglise. Pour l’heure, le sang ne s’était jamais liquéfié en présence d’un pape.
Quelques heures plus tôt, le pape François avait déjeuné avec des détenus de la prison napolitaine de Poggioreale, la plus surpeuplée d’Italie, avec plus de 2’500 détenus au lieu des 1400 prévus. Parmi les 90 présents, figuraient certaines personnes atteintes de SIDA, ainsi que des transsexuels. Au cours du repas, le pape a pu répondre spontanément à diverses questions de prisonniers, dont celle d’un Argentin. (apic/imedia/bl/bb)
Bernard Bovigny
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