Le Musée international de la Réforme à Genève fête son 10e anniversaire le 18 avril prochain
Le café mobile Le Fix sera également de la partie. Installé dans la Rue du Cloître, il proposera gratuitement boissons et petite restauration aux hôtes venus célébrer l’anniversaire du musée du coeur historique et géographique de Genève.
Le MIR (Musée international de la Réforme) présente l’histoire de la Réforme, dont Martin Luther, Jean Calvin et d’autres ont été les initiateurs. Au moyen d’objets, de livres, de manuscrits, de tableaux et de gravures, il retrace l’épopée de ce mouvement qui partit notamment de Genève au 16e siècle pour devenir l’une des grandes familles du christianisme, peut-on lire sur le site internet du MIR: www.musee-reforme.ch. Le Musée constitue, avec le site archéologique, la cathédrale et ses tours, une offre culturelle complète, appelé l’Espace Saint-Pierre. La cathédrale Saint-Pierre est, depuis la Réforme, l’église protestante principale de Genève. Auparavant, elle fut pendant un millénaire, dès la fin du IVe siècle, l’église cathédrale de l’évêque de Genève.
A gauche de la cathédrale, Cour Saint-Pierre, s’élevait le cloître de la cathédrale, dans lequel les citoyens de Genève ont adopté la Réforme le 21 mai 1536. Dès le 10 août 1535, le Conseil des Deux-Cents avait suspendu la messe à Saint-Pierre, marquant ainsi le passage de Genève à la nouvelle foi. Les catholiques n’auront dès lors plus d’existence légale dans la ville pour un bon bout de temps. C’est dans la Maison Mallet qu’a trouvé place il y a dix ans le MIR, dans une magnifique demeure construite dès 1722 par Gédéon Mallet, descendant d’une famille huguenote réfugiée à Genève au 16e siècle.
A l’entrée de cette maison de maître, qui fut le premier siège mondial de la Ligue des sociétés de la Croix Rouge, se dresse une grande «croix de Pentecôte», haute de deux mètres, oeuvre de l’orfèvre Gilbert Albert. Au sommet, plane une colombe d’or, l’Esprit Saint. Tout un programme! Aujourd’hui, la Réforme constitue une famille contrastée en de multiples courants, des plus conservateurs aux plus libéraux, entre vitalité des mouvements évangéliques et protestantismes historiques.
La directrice du MIR, la théologienne alsacienne Isabelle Graesslé, estime que le MIR n’est pas un musée identitaire, mais plutôt un musée de mémoire, un retour aux racines. Cette docteure en théologie de l’Université de Strasbourg et privat docent de l’Université de Berne fut aussi la première femme modératrice de la Compagnie des pasteurs et des diacres genevois. Elle souligne que le MIR a pour ambition non pas l’idée de revendication, mais celle de laisser une trace du passé, car il n’y avait pas grand-chose qui témoignait de la Réforme à Genève «à part les statues du Mur des Réformateurs. C’est vrai que dans la mentalité protestante traditionnelle, on est plutôt dans l’effacement que dans la mise en avant». (apic/be)
Jacques Berset
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