Ayesha Bibi, qui est veuve, était accusée d’avoir dérobé des bijoux et 2’000 roupies pakistanaises (environ 19 euros) au domicile de son employeur, Abdul Jabar, où elle était domestique, rapporte le 14 mars 2015 l’agence d’information vaticane Fides.
Abdul Jabar et un certain nombre d’agents de police ont fait irruption le 6 mars 2015 à son domicile, l’accusant du vol, ce que la femme a nié. Les agents et son employeur ont alors commencé à la frapper, puis l’ont emmenée chez son frère, Arshad Masih, qui vit avec les deux fils de la veuve chrétienne. Continuant à se déclarer innocente, les agents ont arrêté toutes les personnes présentes, les conduisant au commissariat où ils ont été sévèrement battus. La femme en est sortie avec un bras fracturé. En fin de journée, tous, à l’exception de Zubair, l’un des fils âgé de 25 ans, ont été remis en liberté.
Les membres de la famille étaient très inquiets pour le jeune homme en pensant aux tortures qui pouvaient lui être infligées. Le lendemain, le corps sans vie de Zubair a été déchargé par la police devant la maison de sa mère. Transporté à l’hôpital, le médecin n’a pu que constater le décès, causé par de multiples lésions.
La nouvelle a provoqué une profonde indignation au sein de la communauté chrétienne. Une foule de fidèles se sont massés devant le commissariat de police, réclamant justice. Après deux jours de contestations, une plainte a finalement été déposée contre le commissaire adjoint, Sarajul Haque, trois autres agents de police et Abdul Jabbar.
«Même si la police a assuré que justice sera rendue, il est très difficile que l’on arrive à des condamnations dans ces cas-là», a relevé à Fides Joseph Francis, directeur de l’ONG Centre for Legal Aid Assistance and settlement (CLAAS), qui a offert une assistance légale gratuite à la famille. (apic/fides/rz)
Raphaël Zbinden
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