Arrivé en voiture en milieu de journée, le pape a rencontré d’abord des malades et des pauvres aidés par les Missionnaires de la Charité dans l’église de Sainte-Jeanne Antide. «Le Seigneur vous aime tant, le Seigneur est proche de vous, il ne vous abandonne jamais, même dans les moments les plus difficiles» a déclaré le pape aux malades. A tous ceux qui souffrent, il a rappelé que le Seigneur avait lui aussi souffert: «c’est lui qui a été le premier à tracer la route pour nous tous». Le pape a également expliqué que «le Seigneur est aussi notre Mère, et les mères ne laissent jamais leurs enfants.»
Le pape François s’est ensuite rendu au terrain de sport de la paroisse pour rencontrer les enfants et les catéchumènes. Au sein du théâtre il s’est entretenu avec le conseil pastoral et les animateurs et a confessé quelques pénitents. Le pape s’est prêté au jeu des questions-réponses avec les enfants qui lui ont notamment demandé ce qu’il avait ressenti quand il avait été élu pape. «Ils m’ont changé de diocèse. Moi j’étais heureux dans un diocèse et maintenant je suis heureux dans un autre.»
A une question sur l’enfer, le pape a répondu: «On ne t’envoie pas en enfer, c’est toi qui y vas, parce que tu choisis d’y être». «L’enfer, c’est s’éloigner de Dieu par ce que je ne veux pas l’amour de Dieu».
Un des jeunes a exprimé la difficulté de vivre la morale chrétienne en matière de sexualité dans la société d’aujourd’hui où les choix des chrétiens sont moqués. «Vivre moralement est une grâce, c’est une réponse à l’amour que Dieu t’a donné avant. Si tu n’as pas conscience qu’il t’aime, tu ne peux rien faire».
Dans son homélie de la messe le pape a rappelé aux fidèles que «nous ne pouvons pas tromper Jésus. Il nous connait de l’intérieur.» Il a ainsi fustigé ceux qui jouent un double-jeu, ceux qui jouent aux catholiques proches de l’Eglise et qui vivent ensuite comme des païens. «On ne peut pas faire semblant d’être des saints et fermer les yeux, et ensuite mener une vie qui ne soit pas celle que veut Jésus.» Ces gens, résume le pape, ce sont des hypocrites. D’où cet appel aux fidèles d’entrer dans leur cœur. «Si tu dis à Jésus «je suis un pécheur», il ne s’effraie pas».
Les paroles les plus fortes, le pape les a eues en rencontrant le conseil pastoral de la paroisse et les animateurs. «Les habitants de Tor Bella Monaca sont bons, ce sont de bonnes personnes. Ils ont seulement un défaut, mais c’est le même qu’avaient Jésus, Marie et Joseph: être pauvres. Avec la différence que Joseph avait un travail, que Jésus avait un travail. Tant de personnes ici n’en ont pas.» Et le pape ajoute : «comment s’arrange-t-on ? Vous le savez ! la tentation». Voilà le «drame» que doivent affronter les habitants de ce quartier pauvre de Rome, marqué par le chômage depuis tant d’années. «Les mafieux profitent des gens pauvres pour leur faire faire le sale boulot, et puis, après, la police trouve ces pauvres gens mais pas les mafieux, qui sont tous bien au chaud».
Pour éviter que ces personnes sans travail soient contraintes de voler un morceau de pain ou de viande pour nourrir leurs enfants, ou tombent dans les rets de la mafia, le pape adresse ce conseil aux animateurs du conseil pastoral: «être proches des gens.» «Nous devons aller avec cette caresse que Jésus nous a enseigné. Parce que cela ne sert à rien d’aller manifester contre l’injustice en criant et puis après aller manger une belle pizza et boire une bière», s’est-il exclamé.
Et d’insister sur cette nécessité d’être proches des gens : «n’ayez pas peur des caresses. Caressez les gens, les malades, les personnes seules même celles qui méritent le nom de misérables. Proximité, caresse, amour» : voilà le triptyque sur lequel doivent se baser les animateurs des centres pastoraux. (apic/rv/mp)
Maurice Page
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