En 1978, Antonio Menni était un jeune prêtre du diocèse de Rome et il aurait eu des contacts par l’intermédiaire des ‘Brigades rouges’ avec le président Moro durant les 55 jours de sa détention précédant son assassinat. Il aurait peut-être même pu le voir.
De sa «prison du peuple», Aldo Moro avait pu écrire sans relâche des centaines de lettres à sa famille, au chef du gouvernement démocrate-chrétien Giulio Andreotti mais aussi au pape Paul VI ou au secrétaire général de l’ONU Kurt Waldheim. Mennini aurait alors servi d’intermédiaire.
Interrogé en 1980, Antonio Mennini a nié avoir rencontré Aldo Moro pendant sa détention. Protégé ensuite par son immunité diplomatique il n’avait plus répondu aux questions. Mais par la décision du pape, un nouvel interrogatoire par la commission d’enquête parlementaire est désormais possible.
Les enquêtes sur l’assassinat du politicien démocrate chrétien, dont le corps a été retrouvé dans le coffre d’une voiture le 9 mai 1978 en pleine ville de Rome, ont jusqu’à présent toujours laissé leurs zones d’ombre et de mystère. On s’est notamment beaucoup interrogé sur les appuis dont auraient bénéficiés les ‘Brigades rouges’ et les implications de services secrets étrangers dont la ‘Strasi’ est-allemande. Le gouvernement italien de l’époque semble, de son côté, avoir volontairement fait échouer les négociations avec les ravisseurs.
L’affaire avait profondément ébranlé la société et l’Eglise italienne. Le pape Paul VI était intervenu publiquement pour demander sa libération et il avait ensuite célébré ses funérailles. (apic/cic/mp)
Maurice Page
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