L'Eglise se mobilise pour l'Amazonie

Sao Paulo, 4 mars 2015 (Apic) L’Eglise catholique veut renforcer sa lutte pour la sauvegarde de l’Amazonie. Les représentants du Réseau écclésial pan-amazonien (REPAM) ont participé le 2 mars 2015 à une réunion, au Vatican, pour présenter une proposition de mission de ce Réseau créé en septembre 2014.

L’Amazonie court un danger mortel. L’information n’est certes pas nouvelle, mais les principaux représentants du REPAM ont rappelé une réalité qui ne cesse d’inquiéter.

Plus grande forêt tropicale du monde avec près de 6,5 millions de km2, répartie sur neuf pays (Guyana, Surinam, Guyane Française, Venezuela, Equateur, Colombie, Bolivie, Pérou et Brésil), le l’Amazonie abrite notamment quelques 390 peuples indigènes et 137 peuples isolés (n’ayant aucun contact avec le monde extérieur).

C’est ce qu’a rappelé Mgr Pedro Ricardo Barreto Jimeno, archevêque de Huancayo, au Pérou, et président du département Justice et solidarité du Conseil épiscopal latino-américain (CELAM). «L’Amazonie est un territoire dévasté, a-t-il déclaré. Les grands projets d’extraction minière, les monocultures et les changements climatiques mettent gravement en danger ces terres et ses alentours. Ils détruisent aussi la culture, l’autodétermination des peuples et surtout affectent le Christ incarné dans les personnes qui habitent ces territoires (peuples natifs, riverains, paysans, afro-descendants et populations urbaines)».

Dans ce contexte, la présence du REPAM est présentée comme fondamentale, parce qu’elle incarne «la réponse de Dieu à cette nécessité urgente de protéger la vie des personnes pour qu’elles puissent continuer à s’épanouir en harmonie avec la nature».

 Un outil stratégique

De son côté, le cardinal Peter Kodwo Appiah Turkson, président du Conseil pontifical Justice et paix et intégrant du REPAM, a rappelé les principales caractéristiques du Réseau, en commençant par son caractère transnational. Au-delà, le REPAM a pour objectif de «renforcer la fraternité et la solidarité, afin de favoriser le dialogue et l’unité ecclésiale au service de la vie en Amazonie».

Autre mission, plus stratégique, du REPAM? «Nous souhaitons qu’il soit un outil à même d’être utilisé dans des secteurs clés comme la justice, la défense et la promotion des droits humains, la coopération entre l’Eglise et les institutions publiques, la prévention et la gestion des conflits, l’usage responsable et solidaire des ressources naturelles et la défense des cultures et des modes de vie traditionnels des divers peuples qui composent la région», a assuré Mgr Turkson.

Mgr Cláudio Hummes, archevêque émérite de Sao Paulo, au Brésil, et président de la Commission épiscopale pour l’Amazonie au sein de la Conférence des évêques du Brésil (CNBB), a réaffirmé que la création du REPAM renforçait l’Eglise en lui donnant «un visage amazonien» et un «clergé autochtone», comme le pape François lui-même l’a évoqué dans un discours aux évêques du Brésil. (apic/jcg/rz)

 

Raphaël Zbinden

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