Dans la salle Paul VI au Vatican, s’adressant aux 7’000 personnes présentes, il a incité les coopératives à être «le moteur qui soulève et développe la part la plus faible de nos communautés locales et de la société civile».
A cette occasion, le pape a souligné la nécessité de créer de nouvelles coopératives pour donner du travail, surtout aux jeunes et aux femmes qui «ont besoin et ont envie de s’insérer dans le monde du travail». Il a abordé un thème qui lui est particulièrement cher et a pu rencontrer des personnes qui partagent avec lui une même vision de l’économie fondée sur la coopération, rapporte Radio Vatican.
«Quand l’argent devient une idole, il commande les choix de l’homme. Et alors il ruine l’homme et le condamne. Il le rend esclave. L’argent au service de la vie peut être géré de la bonne manière par la coopérative, mais à condition que ce soit une coopérative authentique, vraie, où ce n’est pas le capital qui commande les hommes, mais les hommes qui commandent le capital».
Tout en fustigeant le comportement des pouvoirs économiques et financiers à l’époque de la mondialisation, le pape a rappelé que l’Eglise a toujours reconnu, apprécié et encouragé l’expérience coopérative. Mais c’est vers l’avenir que François a voulu se tourner, vers les nouvelles perspectives, les nouvelles responsabilités et les nouvelles formes d’initiatives des entreprises coopératives. «C’est une vraie mission qui nous demande de l’imagination créative pour trouver des formes, des méthodes, des comportements et des instruments pour combattre la culture du déchet cultivée par les pouvoirs qui régissent les politiques économiques et financières du monde globalisé».
Les coopératives sont à l’économie ce que les prêtres sont à l’Eglise: il y a dans les conseils du pape François aux coopératives italiennes des similitudes avec ce qu’il dit souvent aux curés des paroisses, en leur demandant d’aller «jusqu’aux périphéries existentielles», commente Radio Vatican.
Les coopératives servent aussi à trouver de nouvelles solutions dans le domaine sanitaire et social. C’est là aussi une nécessité, selon le pape, à l’heure où tant de gens pauvres ne trouvent plus de réponses adéquates à leurs propres besoins. Le pape souhaite ainsi que «puisse naître un réseau efficace d’assistance et de solidarité et que les gens, depuis les plus nécessiteux, soient mis au centre de tout ce mouvement solidaire ».
Loin d’ignorer les problèmes très concrets des coopératives, le pape reconnaît que pour faire tout cela, «il faut de l’argent». Il donne alors ce conseil: «vous devez investir, et vous devez bien investir !», ce qui veut dire collaborer davantage entre les coopératives bancaires et les entreprises, organiser les ressources pour faire vivre dignement et sereinement les familles, payer de justes salaires aux travailleurs et investir pour les initiatives qui sont vraiment nécessaires.
Le pape François salue également les efforts de ces coopératives italiennes qui combattent «les fausses coopératives, celles qui prostituent le nom même de coopératives. (…) C’est un mensonge honteux et gravissime qui ne peut absolument pas être accepté». Enfin, dans un monde toujours plus globalisé, «il faut avoir le courage et l’imagination de construire la juste route pour intégrer, dans le monde, le développement, la justice et la paix». (apic/radvat/be)
Jacques Berset
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