«Si les premières informations faisaient état de 90 otages, indique à Fides Mgr Hindo, maintenant, nous sommes en mesure de dire qu’ils sont environ 350 entre les mains des djihadistes. Seules les vérifications et le recueil d’informations dans les lieux de rassemblement des évacués permettent, avec le temps, d’établir la liste des otages et de disposer d’un cadre plus clair de la situation, toujours sujet à de nouveaux ajustements».
Selon ce qu’indique le site Internet kurde ARA News, les miliciens de l’Etat islamique auraient tout d’abord retenu les prisonniers assyriens – y compris les femmes et les enfants – dans un centre de détention des environs du mont Abdulaziz, pour les disperser ensuite dans des zones et des centres placés sous leur contrôle, y compris Raqqa. Parmi les prisonniers, se trouveraient également 40 miliciens kurdes et des miliciens assyriens appartenant à la brigade d’autoprotection Sutoro.
Pour le moment, le flux d’évacués en direction des villes d’Hassaké et de Qamishli ainsi que des autres centres urbains s’est tari. Le 26 février sont arrivés à Hassaké une cinquantaine de bédouins fuyant la zone intéressée par l’offensive des djihadistes.
Dans un contexte aussi incertain, Mgr Hindo considère trompeuse et condamnable la tendance à diffuser des rumeurs incontrôlées et invérifiables qui entrent dans le circuit médiatique mondial sans avoir été dûment vérifiées, pour se transformer en «nouvelles». «Les chrétiens ayant fui les villages du Khabur – explique-t-il à Fides – nous disent qu’au cours de l’assaut des djihadistes, quatre miliciens assyriens membres de la milice d’autodéfense assyrienne connue sous le nom de Sotoro ont été tués. Il faut y ajouter un autre chrétien, mort brûlé dans son magasin, incendié par les djihadistes. Peut-être lui aussi était-il armé et avait-il tenté de s’opposer aux miliciens de l’Etat islamique. Pour le moment, il n’existe pas de nouvelles confirmant l’existence d’autres morts».
Mgr Hindo renouvelle également ses critiques quant à la gestion de l’urgence humanitaire de la part des organismes d’assistance. «C’est seulement hier 26 février– indique l’archevêque– que le Croissant Rouge a distribué 125 colis de vivres alors qu’il en a des milliers à disposition y compris ici, à Hassaké. Jusqu’ici les évacués avaient reçu de l’aide seulement de la part du Patriarcat syro-orthodoxe». (apic/fides/gv/bb)
Bernard Bovigny
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