La coalition internationale a mené des frappes le 26 février contre l’Etat islamique autour de la ville de Tall Tamer, dans la province de Hassaké. Cette région où vivent de nombreux chrétiens et de nombreux kurdes est donc directement menacée.
Le directeur général de l’Oeuvre d’Orient, Mgr Pascal Gollnisch, joint par Radio Vatican, pense que les personnes capturées sont des chrétiens assyriens qui avaient fui l’Irak dans les années 1930. «Il y avait eu des massacres de chrétiens déjà à cette époque et ils avaient trouvé refuge en Syrie», souligne-t-il. «Dans l’ensemble, ce sont des gens simples, des agriculteurs, des gens qui vivent du travail de la terre mais qui, pour leur malheur, se retrouvent en quelque sorte dans un point de tension en Syrie, dans une région disputée entre les forces gouvernementales, le Daech et les forces kurdes». C’est lors d’une contre-attaque de l’Etat islamique que ces gens auraient été enlevés dans leur village et déplacés.
Tout en estimant que la libération des femmes et des enfants pourrait intervenir prochainement, Mgr Gollnisch craint pour la vie des hommes. Ceux-ci pourraient être utilisés comme boucliers humains pour empêcher des représailles face à l’Etat islamique.
Le directeur général de l’Oeuvre d’Orient est d’avis que le terme «génocide» à l’égard des populations chrétiennes du Moyen-Orient n’est pas exagéré. " Vous savez qu’un génocide peut être fait en raison d’une race. Il peut être également fait en raison d’une religion. Ce qui est le cas ici. Une volonté d’épuration s’apparente à une menée génocidaire. Il s’agit bien de vouloir vider la Syrie et l’Irak de ses chrétiens», affirme-t-il sur Radio Vatican.
Mgr Gollnisch appelle à une nouvelle mobilisation internationale devant la montée en puissance de l’Etat islamique. «Nous appelons à une nouvelle mise à plat des positions diplomatiques pour arriver à quelques chose d’efficace. Il faut absolument arrêter cette guerre qui n’a que trop duré. Au-delà des centaines de milliers de morts, il y a évidemment encore plus de blessés, il y a des millions de personnes déplacées à l’intérieur de la Syrie, des millions de personnes réfugiées dans les pays voisins. Cette guerre n’a que trop duré», lance-t-il. (apic/rv/bb)
Bernard Bovigny
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