Les présidents de la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB) et ldu Conseil Fédéral de l’Ordre des Avocats du Brésil (OAB) ont attiré l’attention sur les vices du fonctionnement actuel des institutions du Brésil. Ces défauts sont à même, selon eux, «de provoquer des crises au sein des institutions démocratiques.» C’est le cas par exemple du financement par les entreprises des campagnes politiques. A ce sujet, le manifeste défend l’idée d’une urgente réforme politique démocratique afin de corriger de telles distorsions «qui menacent la démocratie et réduisent la participation effective du peuple dans les décisions importantes pour le futur du pays.»
Ce Manifeste est le résultat du travail coordonné de la Coalition Démocratique pour la Réforme Politique et pour les Élections Propres. Lancée en septembre 2013, soit un an avant les présidentielles qui ont vu la réélection de Dilma Rousseff, cette structure regroupe 106 entités de la société civile. Elle a pour objectif de «proposer un projet de loi d’initiative populaire en faveur du renforcement des mécanismes de démocratie directe.»
Lors de la cérémonie de présentation du Manifeste, Mgr Raymundo Damasceno Assis, archevêque d’Aparecida et président de la CNBB, a assuré que les entités impliquées dans cette coalition sont plus que jamais déterminées à proposer des initiatives qu’elles estiment adéquates pour le pays. «Nous ne sommes pas les maîtres de la vérité, a relevé Mgr Damasceno Assis. Mais nous entendons être une force de proposition pour provoquer le débat au Congrès National.»
De son côté, Marcus Vinícius Furtado Coêlho, président de l’Ordre des Avocats du Brésil a estimé que ce Manifeste et la Coalition qui en est à l’origine démontrent une volonté, malgré les divergences politiques bien naturelles dans un pays républicain, de privilégier l’ordre constitutionnel et la normalité démocratique.
Interpellé sur l’implication de l’Eglise catholique dans le débat politique, le président de la CNBB a affirmé que «l’Église ne s’identifie pas aux partis politiques. Elle a une mission très spéciale spirituelle et religieuse. Il lui revient en effet d’enseigner les critères et valeurs, orienter les consciences, éduquer les vertus individuelles et politiques et être l’avocate de la Justice et de la vérité.» Et de conclure: «La mission de l’Eglise est aussi de débattre sur le rôle de l’Etat, car ce dernier implique l’homme et la femme. Et tout ce qui implique l’être humain et la vie, implique l’Eglise». (apic/jcg/bb)
Bernard Bovigny
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