La gestation pour autrui (GPA) viole la dignité humaine

Bruxelles, 23 février 2015 (Apic) Toutes formes de gestation pour autrui (GPA) constituent une atteinte grave à la dignité humaine, estime la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (COMECE). Dans un avis présenté le 23 février au parlement européen, le groupe de réflexion bioéthique met en garde contre «une société où les enfants sont fabriqués et vendus comme des produits».

La gestation pour autrui est un sujet de préoccupation croissant dans le débat politique et juridique à travers toute l’Union européenne, constate la COMECE. Dans un document d’une vingtaine de pages, le groupe de travail pour la bioéthique s’interroge en particulier sur la question de sa régulation au niveau européen et international.

Deux États membres de l’Union Européenne admettent explicitement par loi la GPA. Parmi les vingt-cinq autres États, sept l’interdisent totalement, six partiellement et douze n’ont aucune disposition légale à son sujet. Dans l’Union Européenne, bien des juges en viennent à trouver des arrangements juridiques accordant à l’enfant né d’une GPA commerciale la filiation vis-à-vis de ses ›parents d’intention’, relève l’avis.

Pour la COMECE, toutes formes de gestation pour autrui constituent une atteinte grave à la dignité humaine de ceux qui sont impliqués dans cet échange. En particulier la mère porteuse souvent piégée dans la pauvreté et l’enfant considéré comme un objet.

Exploitation de femmes vulnérables

La GPA constitue une instrumentalisation du corps de la ›mère porteuse’, une intrusion dans sa vie personnelle notamment par le déni des relations intra-utérines entre la femme enceinte et l’enfant qu’elle porte. Cette pratique est également une exploitation de femmes vulnérables issues de populations démunies au bénéfice de couples, ou de personnes, disposant de ressources financières élevées, dénonce l’avis de la COMECE.

L’enfant devient un objet de commerce

Du point de vue de l’enfant, «la question cruciale du droit est celle de savoir si nous voulons instituer une société où les enfants sont fabriqués et vendus comme des produits, et si nous sommes conscients des conséquences sur le regard que nous porterons sur eux ainsi que sur les relations humaines et sociales qui en résulteront», relève le document.

C’est pourquoi on ne peut en aucune circonstance consentir à une telle pratique qui va à l’encontre des valeurs fondamentales auxquelles adhère l’Union européenne. Pour la juguler, l’avis recommande, comme une première étape envisageable, le refus de transcrire les certificats de naissance établis dans les pays de naissance. (apic/com/mp)

Maurice Page

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