Ce moine arménien est né vers 950 et mort vers 1005 sur la rive sud du lac de Van, dans une région qui se trouve aujourd’hui en territoire turc. Grand auteur mystique, Grégoire de Narek est surtout connu pour son recueil de prières, d’environ 20’000 vers, composé en l’an 1000 et utilisé dans la liturgie arménienne. Les thèmes principaux de l’œuvre de Saint Grégoire, appréciée pour son expression poétique vigoureuse, sont la solidarité dans le péché, la confiance en la miséricorde divine malgré la nécessité absolue du combat spirituel et l’amour de la vie mystique. Passionné par l’étude des Pères de l’Eglise antique, saint Grégoire a passé presque toute sa vie au monastère de Narek.
En 2001, à l’occasion du 17° centenaire du baptême du peuple arménien, Jean-Paul II avait rendu hommage à ce grand poète spirituel «qui a sondé les profondeurs ténébreuses du désespoir humain et qui a entrevu la lumière fulgurante de la grâce».
L’annonce de sa proclamation comme docteur de l’Eglise intervient au moment du centenaire du génocide arménien par les Turcs en 1915. La question reste très sensible non seulement entre l’Arménie et la Turquie mais aussi avec la vingtaine de pays qui ont officiellement reconnu le génocide arménien. Aujourd’hui encore les blessures ne sont pas refermées. Le 23 avril, les victimes de ces massacres qu’on estime à un million et demi de personnes seront béatifiées à Etchmiadzine au siège de l’Eglise apostolique arménienne. A Rome, le pape François célèbrera une messe pour les fidèles arméniens le 12 avril prochain, en la fête de la divine Miséricorde, dans la basilique Saint-Pierre. (apic/rv/mp)
Maurice Page
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