François exhorte à un retour vers la Bonne Nouvelle de l’Evangile et revient en quelque sorte aux origines du christianisme, écrit l’ancien président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens. «Ce n’est qu’en se référant à l’Evangile que la foi peut retrouver sa fraîcheur, que nous pouvons à nouveau réveiller la joie dans la vie, dans la création, dans l’Eglise», affirme le cardinal Kasper. Pourtant, l’engagement de François n’est aucunement tourné vers le passé, écrit-il. Le pape cherche à procurer à l’Eglise une nouvelle stabilité dans ce monde moderne et à interpréter la doctrine à la lumière de l’Evangile. «Lorsqu’une maison est devenue délabrée, les mesures de rafraichissement à l’intérieur ne suffisent plus. Il faut d’abord renforcer les fondements», lance-t-il.
«La révolution de la charité dans l’esprit de l’Evangile, appelée par le pape François, constitue un double défi: d’abord pour les conservateurs qui ne veulent plus se laisser surprendre par Dieu et s’opposent aux réformes, ensuite pour les progressistes qui n’attendent que des solutions concrètes ici et maintenant». Rien n’est plus grave que «la fureur des cathares, inquisiteurs et rigoristes qui regrettent une Eglise pure d’autrefois, qui n’a en fait jamais existé» ou que «le zèle progressif des utopistes toujours plus exaltés pour une Eglise du futur pure et idéalisée, qui porte des jugements sans pitié sur son passé», affirme le cardinal allemand.
François veut opposer un tout autre message aux camps opposés à l’intérieur de l’Eglise, estime Walter Kasper. «Ce que le pape propose, c’est l’humble chemin des croyants, qui déplace des continents et des montagnes.»
L’ouvrage du cardinal Walter Kasper «Papst Franziskus – Revolution der Zärtlichkeit und der Liebe» est paru le 18 février 2015 aux Editions «Katholisches Bibelwerk» à Stuttgart.
(apic/kna/bb)
Bernard Bovigny
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