La complémentarité hommes-femmes ne doit pas être abordé idéologiquement, a insisté, le pape, parce que «les œillères» de l’Idéologie empêchent de bien voir la réalité, rapporte Radio Vatican. «L’égalité et la différence des femmes, comme du reste des hommes, se perçoivent mieux dans la perspective de l’avec, de la relation, que dans celle du contre».
Le pape a également abordé «la fécondité comme code symbolique». Pour le pontife, cette dernière «pousse à un regard intense vers toutes les mamans, et élargit l’horizon à la transmission et à la protection de la vie, non limitées à la sphère biologique, que nous pourrions synthétiser autour de quatre verbes : désirer, mettre au monde, prendre soin et laisser partir (…) Dans ce domaine, j’ai à l’esprit et j’encourage la contribution de tant de femmes qui opèrent dans la famille, dans le domaine de l’éducation à la foi, dans l’activité pastorale, dans la formation scolaire, mais aussi dans les structures sociales, culturelles et économiques. Vous, les femmes, vous savez incarner le visage tendre de Dieu, sa miséricorde, qui se traduit en disponibilité à donner du temps plus qu’à occuper des espaces, à accueillir plutôt qu’à exclure. En ce sens, j’aime décrire la dimension féminine de l’Eglise comme foyer accueillant qui régènère à la vie».
«Le corps féminin entre culture et biologie, nous rappelle la beauté et l’harmonie du corps que Dieu a donné à la femme, mais aussi les douloureuses blessures infligées, parfois avec une violence effarante à l’égard de tant de femmes», a affirmé le pape en abordant une troisième thématique. Symbole de vie, le corps féminin est souvent malheureusement attaqué et aussi défiguré par ceux qui devraient en être les protecteurs et les compagnons de vie. Les si nombreuses formes d’esclavage, de marchandisation, de mutilation du corps des femmes, nous engagent donc à travailler pour combattre cette forme de dégradation qui le réduit à un pur objet à vendre sur divers marchés, a martelé le pontife.
Ouvrant une quatrième thématique, «les femmes et la religion, fuite ou recherche de participation à la vie de l’Eglise?», le pape François s’est dit convaincu de l’urgence d’offrir des espaces aux femmes dans la vie de l’Eglise et de les accueillir, en tenant compte des spécificités et des sensibilités culturelles et sociales en mutation. «Une présence féminine plus incisive est souhaitable dans les communautés, de sorte que nous puissions voir beaucoup de femmes impliquées dans les responsabilités pastorales, dans l’accompagnement des personnes, des familles et des groupes, ainsi que dans la réflexion théologique».
L’Eglise doit donc faire un travail en interne pour s’ouvrir à une plus large présence féminine, mais doit aussi devenir un moteur de transformation pour toute la société, afin que les femmes puissent s’intégrer dans la vie sociale sans forcément renoncer à la maternité, a insisté le pape. «Il faut aussi encourager et promouvoir la présence efficace des femmes dans tant de domaines de la vie publique, du monde du travail et dans les lieux où sont adoptées les décisions les plus importantes, et en même temps maintenir leur présence et attention dans la famille. Toutes les institutions, y compris la communauté ecclésiale, sont appelées à garantir la liberté de choix pour les femmes, afin qu’elles aient la possibilité d’assumer des responsabilités sociales et ecclésiales, en harmonie avec la vie familiale». (apic/rv/rz)
Raphaël Zbinden
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