A la fin janvier 2015, un groupe de miliciens de «l’Etat islamique» avait saccagé l’église et imposé aux habitants d’enlever la croix de l’édifice. Au cours de ces deux derniers jours, des unités de l’armée syrienne et des milices kurdes, en compagnie d’autres groupes armés autonomes, ont mené une vaste offensive dans les zones contrôlées par les djihadistes, parvenant à reprendre le contrôle de vastes zones rurales autour d’Hassaké et de Quamishli.
La situation n’est cependant pas toujours simple dans la région. Ainsi, des miliciens de l’opposition à Assad ont été chassés de villages qu’ils contrôlaient depuis près d’un an. Désormais, ce sont des villages situés dans la région traversée par le fleuve Khabur, fondés dans les années 1930 par les chrétiens assyriens et chaldéens fuyant l’Irak suite aux massacres perpétrés alors par l’armée irakienne, qui se trouvent au centre des affrontements.
Ces centres, un temps habités par des milliers de personnes, avec des églises et des communautés très actives, se sont presque tous vidés depuis le début de la guerre et certains d’entre eux ressemblent à des villes fantômes. «Une nouvelle complication du scénario déjà confus est représentée par les tensions et les affrontements ayant eu lieu récemment entre les milices kurdes et l’armée fidèle à Assad», explique à Fides Mgr Jacques Behnan Hindo, archevêque syro-catholique d’Hassaké-Nissibi. «Toutes deux combattent ensemble contre les djihadistes mais, ces derniers temps, les kurdes semblent vouloir agir de manière autonome, dans l’intention évidente de gagner du terrain et de reprendre, à partir d’une position de force, leurs demandes d’autonomie, une perspective destinée à venir à l’encontre des objectifs de l’armée d’Assad ». (apic/fides/gv/bb)
Bernard Bovigny
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