Dachau: «Le plus grand cimetière de prêtres catholiques du monde»

Paris, 6 février 2015 (Apic) Près de 70 ans après sa libération, le camp de concentration de Dachau -érigé par les nazis en mars 1933 et libéré par les soldats américains en avril 1945 – demeure «le plus grand cimetière de prêtres catholiques du monde». C’est ce que rappelle le journaliste français Guillaume Zeller dans son ouvrage «La baraque des prêtres. Dachau 1938-1945″(*).

De 1938 à 1945, 2’579 prêtres, séminaristes et religieux catholiques, de même que 141 pasteurs protestants et prêtres orthodoxes, furent déportés par les nazis dans le camp de concentration de Dachau, à 17 km au nord-ouest de Munich, la capitale du Land de Bavière. Regroupés dans des «blocks» qu’on connaît aujourd’hui sous le nom de «baraques des prêtres», 1’034 d’entre eux y mourront suite à la faim, au froid, aux maladies, au travail harassant ou aux coups des SS et des kapos. Ils étaient Polonais, Belges, Allemands, Autrichiens, Français, Italiens, Tchécoslovaques, Luxembourgeois, Néerlandais, Yougoslaves. Derrière les barbelés de Dachau, l’«universalité de l’Eglise» était palpable, peut-on lire dans la présentation du livre.

Hitler voulait anéantir l’intelligentsia et le clergé polonais

Nombre de prêtres allemands furent internés en raison de leur opposition au programme d’Hitler désigné sous le vocable «Aktion T4», qui visait notamment à éliminer systématiquement les handicapés mentaux ou physiques. Les Polonais étaient considérés par les nazis comme des «Untermenschen» (»sous-hommes»), et Hitler voulait anéantir l’intelligentsia et le clergé polonais. Les prêtres français – 156 internés à Dachau – furent déportés notamment pour des faits de résistance.

Si quelques-uns sombreront dans le désespoir et s’effondreront, la grande majorité de ces prêtres et religieux de tous les âges résisteront, soutenus par leur foi, souvent jusqu’au martyre. Presque la moitié d’entre eux ne survécurent pas. Partageant le sort commun des déportés, les prêtres de Dachau s’efforcent de maintenir intacte leur vie spirituelle et sacerdotale dans leur oratoire, la seule chapelle autorisée dans tout le système concentrationnaire.

Guillaume Zeller, directeur de la rédaction de la chaîne tv Direct 8, ancien chargé d’enquêtes au service historique de l’Armée de Terre, a rédigé son ouvrage à partir de nombreux témoignages et d’une abondante documentation pour retracer l’histoire de ce lieu

(*) Guillaume Zeller, «La baraque des prêtres. Dachau 1938-1945», Tallandier, janvier 2015

 

 

Jacques Berset

Portail catholique suisse

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