«Plusieurs passages de l’entretien que j’ai accordé à l’agence Apic, paru le 20 janvier dernier sous le titre ‘En Roumanie, l’œcuménisme semble banni !’, déplore le Père Michel Kubler, se sont avérés exagérés, voire, pour certains, injustes ou erronés, blessant gravement – et inutilement – des personnes et donnant une image fausse de l’Eglise en Roumanie. Il convient donc de rétablir ce qui doit l’être, et je remercie l’Apic de faire droit à ces rectifications en les publiant».
– il est injuste, pour l’Eglise catholique, de dire comme je l’ai affirmé qu’«elle ne veut pas l’œcuménisme»: ses responsables affichent au contraire une volonté positive très claire et très ferme en faveur de l’Unité des chrétiens ;
– il n’est pas exact de présenter l’Eglise gréco-catholique comme ayant été «durant des siècles la vraie Eglise catholique roumaine du point de vue historique et démographique», si cela laisse entendre que l’Eglise latine n’aurait pas toujours été présente dans ce pays – et cela n’a évidemment pas de sens de parler ici d’une Eglise «vraie», ce qui laisserait entendre de manière insultante qu’une autre ne le serait pas ;
– parler d’ «ignorance» entre les deux Eglises catholiques de Roumanie, romano-catholique et gréco-catholique, et de la nécessité d’un œcuménisme «intra-catholique» n’est pas conforme à la réalité dans la mesure où ces deux Eglises se connaissent, bien sûr, tant au niveau des responsables que des fidèles, et qu’elles ont maintes occasions de «vivre et partager ensemble» ce qu’elles ont en commun: en témoigne le grand nombre d’églises romano-catholiques mises à la disposition des communautés gréco-catholiques dont les lieux de culte n’avaient pas été restitués par les orthodoxes;
– enfin, l’«impression que le Concile Vatican II n’est pas encore arrivé» en Roumanie est infondée puisque les textes conciliaires, évidemment impossibles à diffuser durant le régime communiste, ont pu être traduits depuis; la réforme liturgique est complètement réalisée, et la formation des prêtres et des laïcs a suivi les orientations du Concile, dont les responsables de l’Eglise s’attachent à diffuser désormais la pensée».
– le statut juridique des lieux de culte gréco-catholiques: du point de vue orthodoxe, c’est aux communautés locales de décider de leur affectation, ce qui est inacceptable pour l’Eglise catholique, qui fait valoir l’autorité de l’évêque diocésain sur les biens ecclésiastiques;
– le suivi des relations œcuméniques au niveau des structures épiscopales est bien assuré au plan des structures ecclésiastiques: l’évêque gréco-catholique de Lugoj en a la charge pour la Conférence épiscopale roumaine; et un prêtre, le Père Daniel Bulai, en est responsable pour le diocèse romano-catholique de Bucarest».
Le Père Michel Kubler «regrette profondément que des responsables et des fidèles catholiques de Roumanie se soient trouvés offensés par des expressions inexactes ou des jugements infondés de ma part, sans que ce soit bien sûr ma volonté – et c’est pourquoi je leur présente publiquement mes plus sincères excuses. Après quatre années passées dans ce pays et cette Eglise auxquels je me suis attaché, je croyais pouvoir dire l’une ou l’autre chose sur l’état du mouvement œcuménique en son sein. Force m’est de prendre acte que cela ne m’était pas encore possible, car j’étais loin de tout connaître. Et je souhaite que ces précisions permettent de rétablir une image juste de l’Eglise catholique de Roumanie». (apic/mk/be)
Jacques Berset
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