Une grande vague de solidarité et de générosité envers les chrétiens d’Irak a parcouru tout le Tessin durant ces derniers mois. Des soirées de prières ont été organisées. De nombreuses personnes, notamment parmi les jeunes, se sont mobilisées pour récolter des fonds, ainsi que des paroisses entières, des communautés et des écoles.
L’archevêque de Mossoul a dû fuir la ville lorsque les terroristes de l’EI s’en sont emparés en juin dernier et ont transformé l’archevêché chaldéen en quartier général. Il souligne que l’argent récolté par le journal tessinois a été utilisé pour aider les chrétiens «dans cette situation difficile et dramatique où ils ont tout perdu: leurs propriétés, leur terre, leur travail ainsi que leur histoire, parce qu’ils vivent dans ce pays depuis 2000 ans».
Mais, relève Mgr Nona, «ce qui est sûr, c’est que nous n’avons pas perdu la seule chose précieuse, la foi chrétienne. Nos fidèles ont tout quitté parce qu’ils croient que tout sera possible avec la foi, mais que rien ne sera possible sans notre credo. Par conséquent, ils vivent aujourd’hui dans une situation difficile seulement parce qu’ils n’ont pas accepté de nier leur manière chrétienne de vivre». L’archevêque souligne que «la force du mal n’a aucune possibilité face au pouvoir de la foi, quand elle est vécue avec courage et joie».
Mgr Nona déclare que les conditions de vie des réfugiés sont toujours très difficiles du point de vue matériel, parce qu’ils ont besoin de tout. Mais la chose la plus difficile est de ne pas perdre la confiance de pouvoir continuer à vivre sur leur terre. «Le fait que les militants de l’Etat islamique autoproclamé continuent de contrôler nos villes et nos villages n’est pas un signal positif pour nos fidèles; nous ne savons pas si nous pourrons continuer à vivre dans cette patrie».
Avec cette action de solidarité, le «Giornale del Popolo» répondait ainsi à la campagne «Adopte un chrétien de Mossoul», lancée par l’agence de presse catholique italienne AsiaNews, ainsi qu’aux appels du pape François et de la Conférence des évêques suisses (CES). Cette dernière, par la bouche de son président, Mgr Markus Büchel, avait déclaré en septembre dernier que, pour protéger les chrétiens et les autres minorités persécutés par les jihadistes en Irak et en Syrie, les évêques suisses étaient favorables à une intervention militaire «en dernier recours». (apic/gdp/be)
Jacques Berset
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