Berlin, 31 janvier 2015 (Apic) Les Eglises catholique et réformées en Allemagne assistent à une vague sans précédent de sorties. La faute au nouveau régime d’impôts sur le rendement du capital, un problème qui a été sous-estimé par les Eglises, rapporte le journal allemand «Die Welt», dans son édition du 31 janvier 2015.
L’agence de presse évangélique réformée Idea a diffusé le 29 janvier les résultats d’un questionnaire adressé aux 20 Eglises réformées régionales. Il apparaît qu’en 2014, le nombre de membres ayant manifesté leur départ a été le plus élevé depuis plusieurs décennies. Et même si les résultats ne sont pas encore définitifs, on estime à quelque 200’000 le nombre de personnes ayant quitté l’an dernier les rangs réformés, ce qui pourrait dépasser le nombre de 196’000, atteint en 1997. Il y a trois ans, il n’était encore que de 138’100, mais déjà près de 170’000 en 2013.
Ce phénomène atteint également l’Eglise catholique romaine, dont les chiffres de 2014 n’ont pas encore été diffusés. Mais l’année 2013 avait compté 178’000 sorties, ce qui représente 60’000 de plus que l’année précédente. Certaines estimations, basées sur des statistiques émanant de plusieurs grandes villes, annonceraient une hausse de près de 20%. Le nombre de sorties de l’Eglise catholique pourrait donc atteindre 200’000 l’an dernier.
La raison principale de cet afflux de départs semble être l’argent, affirme «Die Welt», et plus précisément l’impôt sur le rendement du capital. Depuis 2009, son taux a été augmenté de 25%, et les montants sont directement versés au fisc par les banques. Le rendement du capital étant assimilé à un revenu, il est donc soumis en Allemagne à l’impôt sur le revenu. Et il est également soumis aux impôts ecclésiastiques des contribuables se déclarant membres d’une des Eglises reconnues.
Certes, relève «Die Welt», cette perception sur le rendement du capital au profit des Eglises a été introduite en 2009. Mais ce n’est que récemment que les montants sont versés directement par les banques, ce qui rend impossible pour le contribuable de chercher à en atténuer les effets lors du remplissage de sa déclaration d’impôts. Dans tous les cas, le nombre de sorties avait à peine augmenté en ce temps-là.
En 2013 et en 2014, les banques ont dû informer personnellement leurs clients sur le nouveau régime de paiement des impôts ecclésiastiques. Les sorties d’Eglise n’ont alors pas cessé d’augmenter. Une part de la faute incombe aussi aux Eglises, affirme le quotidien allemand, lesquelles ont sous-estimé les effets de ce nouveau mode de perception et n’ont pas anticipé le problème en livrant immédiatement une information à leurs membres. Elles ne l’ont fait qu’en 2014, trop tard pour endiguer les sorties selon «Die Welt». (apic/welt/bb)
Bernard Bovigny
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