Des comédies musicales aux expositions artistiques, en passant par des conférences ou encore des célébrations liturgiques, une foule d’événements jalonneront cette année jubilaire, d’octobre 2014 à novembre 2015, afin de «souligner l’actualité du charisme de Don Bosco».
Et quel est-il ce charisme? Il se résume dans le slogan qui marque ces festivités: «Croire en la jeunesse». «Je fais appel à vous, Jeunes», lançait Don Bosco dans les faubourgs turinois en proie à la faillite de tout un système de valeurs. «On critique vos musiques bruyantes, vos cheveux embroussaillés, vos utopies écologistes et autres. Mais vous avez souvent raison… et vous aurez toujours raison quand vous refuserez un monde égoïste et bouffi de vertus hypocrites. Relevez le défi. Soyez vrais, soyez directs, soyez intransigeants sur le devoir d’aimer!»
Cet appel continue d’être relayé et parvient, aujourd’hui encore, aux oreilles des écoliers salésiens. L’unique centre de formation romand, la Salésienne à Veyrier dans le canton de Genève, fondé en 1952 par des Filles de Marie auxiliatrice, l’a relayé hier encore à l’occasion de la messe anticipée de saint Jean Bosco. Si le contexte d’aujourd’hui n’est plus celui de la révolution industrielle, de nouvelles formes de pauvreté sont apparues. «Le manque d’idéal, l’éclatement des familles, le manque de repères ou encore le consumérisme», relève Alain Thiébaut, directeur de l’établissement. Dans ce contexte, les méthodes salésiennes restent les mêmes. «La posture de l’éducateur salésien est empreinte de joie et d’espérance», poursuit-il, «ce sont d’efficaces facteurs de socialisation».
La pédagogie salésienne est fondée sur les notions de présence et de confiance. Elle vise à accompagner les jeunes dans leur quotidien et à leur donner les moyens de leur accomplissement intégral. Tout établissement cherche à être, dans cette optique, un lieu d’accueil, un centre de formation technique et intellectuel, mais aussi un lieu de spiritualité qui répond à une quête de sens.
Ce système éducatif a fait ses preuves. Il est aujourd’hui solidement établi dans de nombreux pays à l’instar de la France où des figures comme le Père Jean-Marie Petitclerc participe à son rayonnement. En Suisse romande, par contre, la réalité est tout autre. «Nous sommes trois religieux salésiens francophones», confie Pierre Donnet, prêtre dans l’Unité pastorale «Les rives de l’Aire» dans le canton de Genève. «Les Salésiens sont arrivés en Suisse romande avec le percement du tunnel du Simplon en 1899», précise-t-il. «Il y avait des centaines d’ouvriers italiens dont il fallait s’occuper. Ces religieux ont ensuite créés des centres d’accueil à Sion, à Lausanne ou encore à Fribourg, mais tous sont désormais fermés.»
Qu’est-ce qui explique que l’ordre salésien soit aujourd’hui si peu présent en Suisse romande? «Cela tend peut-être au fait que Don Bosco n’ait pas visité ce pays», souligne Alain Thiébaut, «ou aux priorités de l’Eglise en Suisse». Toujours est-il que le directeur de la Salésienne croit au potentiel du charisme salésien qui regroupe, à l’heure où l’on fête les deux cent ans de la naissance de son fondateur, 402’000 personnes engagées dans 7’600 œuvres sur tous les continents. Et il entend bien accroître son rayonnement romand. (apic/pp)
Pierre Pistoletti
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