Afrique du Sud: Benedict Daswa, martyr pour avoir refusé la sorcellerie

Rome, 23 janvier 2015 (Apic) Parmi les martyres reconnus par le pape le 23 janvier 2015, celui du sud-africain Benedict Daswa retient particulièrement l’attention. Survenu il y a 25 ans seulement, il illustre la persistance des anciennes croyances dans certaines populations africaines.

Le père de famille Samuel Benedict Daswa, a été tué à l’âge de 44 ans «en haine de la foi», le 2 février 1990, à Mbahe, en Afrique du Sud. Ce converti baptisé à l’âge de 17 ans, directeur d’une école primaire, catéchiste et membre du conseil de pastoral, a été tué pour avoir refusé toute compromission avec la sorcellerie.

La foudre n’est pas un phénomène naturel

L’histoire remonte au 25 janvier 1990. Au cours d’un violent orage, la foudre tomba plusieurs fois sur les cases rondes, couvertes de chaume. Estimant que c’était de la sorcellerie, le chef du village rassembla son conseil et la communauté. Benedict était en retard. On décida sans lui qu’on se cotiserait pour consulter un guérisseur traditionnel. Benedict ne réussit pas ensuite à convaincre l’assemblée qu’il s’agissait d’un phénomène naturel, mais il refusa de payer sa cote-part pour recourir à la sorcellerie, au nom de sa foi en Jésus-Christ.

Les jours suivants on commença à murmurer contre lui dans le village: «C’est lui qui influence le peuple, comme s’il était un chef de file. Pourquoi refuse-t-il de brûler les sorcières ? Il n’est pas d’accord avec notre croyance. Nous ferions mieux de le tuer!»

Massacré par la foule

Dans l’après-midi du 2 février, sa belle-sœur lui demanda d’emmener son enfant très malade chez le médecin, à Makwarela. Mais la route se trouva bloquée par des troncs d’arbres. Lorsqu’il descendit pour la dégager, une foule de jeunes garçons et d’hommes dissimulés derrière les buissons se ruèrent sur lui, lui jetant de grosses pierres. Blessé et saignant abondamment, il traversa le terrain de football, espérant trouver de l’aide auprès d’un débit de boissons alcoolisées. Il finit par se refugier dans la cuisine d’une case. Mais la foule encerclait la maison et il fut jeté dehors. Un homme armé d’un gourdin lui fracassa la tête. On lui porta d’autres coups et l’on versa sur lui de l’eau bouillante.

Lors de ses funérailles, les prêtres portaient des vêtements liturgiques rouges, sûrs que Benedict était mort pour sa foi dans le Christ, du fait de son refus héroïque de la sorcellerie. (apic/zenit/mp)

Maurice Page

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