Dakar, 23 janvier 2015 (Apic) Les évêques du Sénégal ont condamné «avec force», le 22 janvier 2015, «la violence meurtrière du terrorisme et du fanatisme de tous bords qui, sous le couvert de la religion, porte atteinte à la vie des hommes, au nom de Dieu». «Ceci est inacceptable et incohérent, car la vie est un don sacré de Dieu, qui doit être respecté et protégé», ont-ils indiqué.
Les évêques sénégalais ont lancé leur appel à l’issue de la session ordinaire de la Conférence épiscopale du Sénégal (CES). Ils ont rappelé que la responsabilité de construire la paix incombe à tous, «à travers nos paroles, nos comportements, et nos actions quotidiennes». Ils ont estimé que les événements tragiques que le monde vient de vivre avec «l’affaire Charlie Hebdo», constituent «une menace grave à la paix sociale, avec des conséquences déplorables, notamment à l’encontre de personnes innocentes».
Les évêques ont invité au calme, à la réflexion, au jugement de la raison, qui, ont-ils dit, va au-delà des passions. Ce jugement de raison doit aussi «guider notre action et notre réaction».
«Nous ne pouvons pas non plus cautionner les caricatures de Mahomet, fondateur de l’Islam. Nous condamnons avec véhémence cette liberté qui se veut illusoirement absolue, sans limites, en offensant et en manquant de respect à l’autre, dans sa dignité d’homme, dans ses choix, sa foi et ses convictions religieuses», ont-ils dénoncé. Tout en invitant à éviter d’entrer dans une logique de vengeance et de violence, les évêques ont relevé «le caractère blessant» des publications de Charlie Hebdo, appelant toutefois, les croyants, au pardon, à la fraternité et à la paix.
Ils ont relevé que les auteurs des caricatures du prophète Mahomet ne peuvent et ne doivent pas être assimilés à des chrétiens qui agissent contre l’Islam, comme l’ont fait croire les réactions violentes survenues au Niger. «Leur idéologie est très souvent dirigée contre la religion chrétienne, et plus particulièrement contre les catholiques», ont souligné les évêques du Sénégal. «On ne peut pas non plus injustement étendre cette hostilité à toute la nation française, qui est composée aussi bien de croyants chrétiens, musulmans, juifs et autres, que d’autres personnes désireuses de vivre en harmonie avec leurs semblables», ont-ils fait remarquer.
«Nos diversités religieuses et ethniques sont des richesses qui doivent contribuer à la consolidation de notre unité nationale», ont-ils poursuivi, tout en exhortant les Sénégalais à préserver «le bel exemple de cohabitation pacifique», qui caractérise leur société, à travers le respect réciproque des convictions religieuses et à travers la convivialité et la collaboration dans la vie quotidienne. «Ne cédons jamais à la pression des influences extérieures, qui pourraient fragiliser cet héritage précieux, remettre en cause les fondements de notre société, et hypothéquer notre développement», ont-ils plaidé, tout en appelant «à la vigilance et à la responsabilité de tous». (apic/com/ibc/bb)
Bernard Bovigny
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