Alger, 19 janvier 2015 (Apic) Le ministre algérien des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, a estimé le 18 janvier 2015, que «les conséquences de l’attentat contre le journal Charlie Hebdo seront très lourdes sur les musulmans vivant en France».
Selon le quotidien algérien, «La Tribune», le ministre qui était l’invité de la radio publique, a ajouté que «l’acte terroriste contre Charlie Hebdo ne relève ni de l’islam ni de la culture algérienne». Il a ajouté que «le contexte que nous vivons actuellement ne ressemble pas à celui de l’après 11 septembre 2001, mais l’ambiance est tendue». «Le radicalisme et le fondamentalisme sont en train de montrer aux Européens une fausse image de l’islam: un islam de violence et de sang, de tueries et d’assassinats», a-t-il poursuivi. Ce n’est pas ça l’islam, l’islam c’est la modération et la convivialité».
Pour Mohamed Aïssa, il n’y a pas uniquement le facteur religieux dans cette attaque. Les maux sociaux et la stigmatisation sont aussi à l’origine de l’extrémisme musulman en France. «Ce ne sont pas les musulmans, ni le Coran qui sont responsables de cet attentat, mais d’une dérive qui relève d’un problème franco-français», a-t-il fait remarquer. Il est question aussi, pour lui, de «conditions sociales particulières, de la stigmatisation et l’islamophobie persistantes distillées lors de pseudos débats intellectuels».
«Je ne suis pas en train de justifier l’attentat, mais il existe une stigmatisation majeure en France», a encore souligné le ministre Aïssa pour qui, il est essentiel de protéger la communauté algérienne en Europe et d’arrêter d’éclabousser l’islam.
Le ministre a qualifié la publication de nouvelles caricatures sur Mohamed par le journal Charlie Hebdo de «provocation» qui n’est pas la première et ne sera pas la dernière».
Mohamed Aïssa a relevé en outre l’appel lancé par le pape François, à ne pas tourner en dérision la religion, rappelant aussi que la liberté d’expression a des limites «surtout lorsque celle-ci attente aux sentiments des personnes et ce qu’ils considèrent comme sacré».
Face l’extrémisme, il a prôné la formation des imams, pour une «déradicalisation» des mosquées et de la société, ainsi que la création d’une académie de la fatwa, d’un poste de Mufti de la République dans le pays.
L’Algérie, a-t-il indiqué, est «actuellement immunisé contre le terrorisme religieux. «Nous avons vécu cette expérience dans les années 1990. Nous avons compté 200’000 morts et plusieurs milliards de dollars de perte en biens et infrastructures», a-t-il fait remarquer: il a relevé enfin qu’aucune personne ou parti politique n’a le droit d’instrumentaliser la religion ou son prophète à des fins politiques. (apic/ibc/mp)
Maurice Page
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