Zurich, 6 janvier 2015 (Apic) La Commission de la Conférence des évêques suisses (CES) Justice et Paix et l’œuvre d’entraide catholique Caritas Suisse ont salué l’accession au cardinalat de Mgr Francesco Montenegro, archevêque d’Agrigente, dans le sud de l’Italie, connu pour son engagement envers les migrants.
En honorant le prélat, dont le diocèse recouvre l’île de Lampedusa, lieu de nombreuses tragédies de l’immigration, le pape François a «donné un signe fort» en faveur des migrants, a affirmé Wolfgang Bürgstein, secrétaire général de Justice et Paix, à l’agence de presse catholique alémanique Kath.ch.
«Cette nomination signifie que le pape est très préoccupé par la situation des réfugiés. Il dit ainsi également haut et fort que l’Eglise ne peut pas rester silencieuse sur le sujet», souligne Wolfgang Bürgstein. Avec l’élévation au cardinalat de prélats qui n’étaient pas forcément pressentis à cette distinction, le pape a également mis en avant, de façon beaucoup plus nette que jamais auparavant, des personnes qui «représentent de manière crédible une préoccupation particulière», assure le responsable de l’Eglise catholique.
Depuis le début de son pontificat, le pape argentin a toujours mis un accent particulier sur les défis de la globalisation. Il a marqué le désir de lui donner «un visage humain», note Samuel Behloul, directeur de Migratio, la Commission de la CES pour les migrants et les personnes en déplacement. L’élévation de Mgr Montenegro est dans la continuité de cette approche, souligne le représentant de l’Eglise. «Cela signifie également que l’Eglise doit clairement se prononcer dans l’espace public sur les questions de migration», affirme Samuel Behloul.
Pour Odilo Noti, directeur de la communication à Caritas Suisse, le pape a également «donné un signe fort» en créant l’archevêque d’Agrigente cardinal. Le responsable rappelle que le pape a insisté sur le fait que les naufrages au large de Lampedusa étaient «une honte» et non pas juste une tragédie. Il voulait signifier par là que tous, notamment les Etats européens, portent la pleine responsabilité de ces drames, martèle Odilo Noti. Selon lui, l’Eglise catholique ne s’est pas encore prononcée assez clairement et fortement sur le thème de la migration et des réfugiés.(apic/kath/rz)
Raphaël Zbinden
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